Mardi 19 novembre, dans les Echos, Jean-Marc Ayrault a tenté un coup. Face aux mécontentements sur les questions fiscales, le Premier ministre a annoncé une "remise à plat" du système fiscal, qui remet au goût du jour certaines promesses de campagne du candidat Hollande.
Le Canard enchaîné et le Figaro racontent les coulisses de la décision. Morceaux choisis.
>> A l'initiative de François Hollande et Jean-Marc Ayrault, sans Pierre Moscovici
Le Canard enchaîné explique que l'annonce a été pensée directement au sommet de l'Etat, entre le président de la République et Jean-Marc Ayrault, dimanche, "tandis que François hollande volait vers Jérusalem", écrit l'hebdomadaire. Tout cela sans mettre le ministre de l'Economie dans la boucle, qui n'a été prévenu que lundi, alors que l'interview est parue le lendemain matin dans le quotidien économique.
Le Figaro précise que le Premier ministre a passé du temps au téléphone avec François Hollande, en déplacement en Israël, pour relire avec lui l'interview accordée aux Echos. "Cela s'est joué entre Hollande et Ayrault, très clairement", assure l'Elysée au quotidien. Et un proche de Jean-Marc Ayrault d'assumer : "Sous la Ve République, c'est le couple exécutif qui décide".
>> Les mots de Jean-Marc Ayrault
Toujours dans le journal satirique, le locataire de Matignon se félicite de son coup en petit comité. "La politique, c'est le mouvement", déclare-t-il lors d'un petit déjeuner le 19 novembre. "Cette initiative prend tout le monde par surprise", s'est-il alors félicité.
Dans le Figaro, son entourage considère qu'"une fois retrouvé un peu de souffle après la Bretagne, avant la fin du débat budgétaire, c'était le bon moment. Il fallait sortir de l'urgence, retrouver une marge de manoeuvre".
>> L'astuce écotaxe
Repousser l'écotaxe à une date indéterminée, sans pour autant donner l'impression de se défiler. C'est ce qu'attribue le Canard enchaîné à Jean-Marc Ayrault. Et pour cela, le Premier ministre a convaincu le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, d'organiser une mission parlementaire sur le sujet. Ce qui permet de gagner du temps et d'interroger les responsables de l'opposition, comme NKM ou Jean-Louis Borloo, à l'initative de cette taxe poids-lourds.