RENTREE – Si officiellement la session extraordinaire du Parlement débute le 10 septembre, les députés font, mardi 4 septembre, leur rentrée des classes. Une rentrée anticipée afin d'examiner deux projets de loi du gouvernement en lecture accélérée.
"C’est au Parlement de s’adapter"
Pressé d’agir face à l’attente grandissante des Français, le gouvernement avait annoncé le 28 août, via le ministre délégué aux relations avec le Parlement, Alain Vidalies, que la session extraordinaire du Parlement ne débuterait pas le 24 septembre, comme initialement annoncé, mais le 10 septembre.
Avec à l’ordre du jour le projet de loi –inscrit en procédure accélérée- sur la création de 150.000 emplois d'avenir, déposé à l’Assemblée nationale le 29 août, ainsi qu'un texte prévoyant la création de 150.000 logements sociaux, les députés effectuent en réalité leur rentrée dès ce mardi 4 septembre, en commissions.
Au programme, la nomination des rapporteurs pour avis et l’audition du ministre du Travail Michel Sapin "sur le projet de loi portant création des emplois d'avenir".
Mais cette rentrée anticipée ne plaît pas forcément à tous. Surtout à droite.
La convocation au 10 septembre implique que les séances publiques commenceront cette semaine là. Cela veut donc dire que l’examen en commission a lieu la semaine précédente, écrit Samuel Le Goff, assistant parlementaire d’un député UMP, sur son blog Les Cuisines de l’Assemblée. Comment voulez vous travailler correctement dans de telles conditions ?
La brièveté du délai qu’aura le Parlement pour examiner ces deux textes faisait également craindre au blogueur que le Parlement ne soit qu’une chambre d’enregistrement. "On ne peut pas examiner sérieusement un texte de loi quel qu’il soit, en une semaine. C’est du grand n’importe quoi", s’emporte-t-il.
Pour le député UMP, Lionel Tardy, ce délai est également trop court. Surtout pour le dépôt d’amendements (voir les amendements déposés en commission des affaires sociales).
"Malgré le délai, j'ai déposé 11 amendements", a fait remarquer sur twitter le député UMP.
Un tweet qui a provoqué une passe d’armes entre lui et le député socialiste Yann Galut.
On a entendu nos amis de l’UMP hurler sur le fait que les choses n’allaient pas assez vite, que le gouvernement ne faisait pas le job, confie au Lab Yann Galut. L’accélération de la rentrée parlementaire intervient pour répondre à une attente légitime des Français.
Concernant Lionel Tardy, le député socialiste estime que "c’est un député aguerri, qui n’a pas eu de mal à faire ses amendements."
Et de conclure :
On préférerait avoir plus de temps, mais si l’on considère la situation exceptionnelle, qu’il y a une urgence sociale, c’est au Parlement de s’adapter.