Dans Valeurs Actuelles, Nicolas Sarkozy dit qu'il ne veut pas revenir en politique mais qu'il pourrait être "obligé d'y aller" pour "la France", à cause de la gravité de la situation. Notre éditorialiste Olivier Duhamel souligne la subtilité de la stratégie de communication de l’ancien président de la République et les différentes stratégies de retours.
Entre les deux écueils des "ex"
Difficile de revenir en politique lorsque l’on a été battu par le suffrage universel.
Premier modèle : la reconquête électorale. Valéry Giscard d’Estaing l’a fait. Battu à la présidentielle de 1981, élu député du Puy-du-Dôme en 1984, réélu en 1986, président du conseil régional en prime, président de l’UDF en 1988, et malgré tout cela, faute de soutiens, il ne sera plus candidat à la présidentielle.
Deuxième modèle : le retrait. Lionel Jospin l’a fait. Le soir de son échec dés le premier tour de la présidentielle de 2002 il déclare : « j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique ». Ensuite, il se consacre à la réflexion, quelques conférences, un livre : Le Monde comme je le vois. En 2006, lorsque surgit la tentation de revenir, faute de soutiens, il renonce.
Sarkozy ne suit ni l’un, ni l’autre. Mais il se contente de faire régulièrement quelques piqûres de rappel, sur la Syrie, sur la crise à l’UMP, et, cette semaine, lorsque Fillon sort trop du bois.
La stratégie de retour par étapes politiques n’a pas réussi à Giscard.
La stratégie du retour après retraite et silence n’a pas réussi à Jospin.
Sarkozy en choisit une troisième, intermédiaire. Le retrait tempéré par le teasing.