Sarkozy : début de mea culpa sur le discours de Grenoble

Publié à 16h09, le 11 avril 2012 , Modifié à 18h23, le 11 avril 2012

Sarkozy : début de mea culpa sur le discours de Grenoble
Nicolas Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010 (Reuters)

C’était le 30 juillet 2010. Après un fait divers meutrier, Nicolas Sarkozy se rend à Grenoble pour y prononcer un discours et lancer sa déclaration de "guerre contre les trafiquants, contre les voyous". Particulièrement sécuritaire, il vise la communauté de Roms.

Deux ans plus tard, cet épisode fait lui aussi partie des regrets du Président-candidat. Dans un entretien au Dauphiné Libéré, il affirme qu’il pourrait refaire ce discours … "mais sans parler d’une communauté en particulier". 

  1. Discours de Grenoble, mais sans les Roms

    Sur ledauphine.com

    "Ces cinq années m’ont changé". Comme souvent, c’est ainsi que commence l’interview de Nicolas Sarkozy au Dauphiné Libéré ce 11 avril. Et dans ses propos, ce jour-là, se glisse en effet un changement : le Président-candidat entame un début de remise en question sur le discours de Grenoble de juillet 2010.

    Jugé particulièrement discriminant envers les Roms, ce discours n’aurait plus la même teneur sous l’ère Sarkozy 2012. "Prononceriez-vous à nouveau aujourd’hui le discours de Grenoble ?", lui demande le journaliste.

    Oui, mais sans parler d’une communauté en particulier.

    Ce 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy se rend à Grenoble après un fait divers où le braqueur est tué et un policier blessé. Des réactions de violences se répandent dans la ville, le Président évoque alors une " flambée de violences sans précédent" et fait le lien entre immigration et délinquance. Dans son viseur, les Roms :

    Chaque année, une dizaine de milliers de migrants en situation irrégulière, dont des Roms, repartent volontairement avec une aide de l'Etat. Et l'année suivante, après avoir quitté le territoire avec une aide de l'Etat, ils reviennent en toute illégalité pour demander une autre aide de l'Etat pour repartir.

    S’en suit une circulaire du ministère de l’Intérieur pour que les préfets visent "en priorité" l’évacuation des campements de Roms. La réaction est vive au niveau international : la commissaire européenne en charge de la justice, Viviane Reding, condamne cette politique "discriminatoire"à l’égard des Roms et la France se retrouve sous le coup d’une procédure d’infraction venant de Bruxelles. Depuis, la France est toujours sous surveillance européenne.

Du rab sur le Lab

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