Sécurité à Marseille : le concours Lépine des candidats socialistes aux municipales

Publié à 15h26, le 20 août 2013 , Modifié à 15h51, le 20 août 2013

Sécurité à Marseille : le concours Lépine des candidats socialistes aux municipales
(Maxppp)

En matière de sécurité, les candidats à la mairie de Marseille font preuve de créativité. Depuis un an, certains des prétendants à l'investiture du Parti socialiste à la municipale marseillaise ont brillé par leurs propositions inédites. Dernier en date : Henri Jibrayel, député des quartiers Nord, propose la création d'une "compagnie d'opération spéciale" pour la ville des Bouches-du-Rhône. 

Dans un "appel au gouvernement pour que Marseille ne devienne pas la ville de la criminalité", l'élu socialiste réclame la mise en place d'une brigade de 400 hommes pour "rétablir au plus vite la loi et l’ordre dans les zones dites sensibles" et sortir de la "spirale infernale" : 

Au vu de la situation chaotique, je demande au gouvernement la création exceptionnelle d’une Compagnie d’Opération Spéciale (COS), un groupe d’intervention de la gendarmerie nationale.

La Compagnie d’Opération Spéciale composée de gendarmes, aura pour but d’intervenir 7j/7 et 24h/24 sur des missions bien définies. L’objectif étant de rétablir au plus vite la loi et l’ordre dans les zones dites sensibles. Une tâche qui est adaptée à leur formation et leurs capacités. Ils seront munis de moyens spécifiques et parfaitement équipés pour agir dans des conditions optimales.

Le COS d'Henri Jibrayel n'est pas à confondre avec le commandement des opérations spéciales, qui rassemble l'ensemble des forces spéciales des différentes armées françaises géré par une autorité interarmées. Lui préconise une compagnie "à la Bloomberg, à New-York, ou comme à Rio", explique-t-il au Lab. Et précise : 

Il faut modifier le code pénal d'investigation, parce que les policiers n'ont pas le droit de fouiller les voitures par exemple, c'est une compagnie d'opération spéciale. Ayrault et Valls ont vraiment mis les moyens, mais on n'arrive pas à éradiquer le trafic. Tous les comportements douteux, on arrête, et on vérifie.

Parallèlement, Henri Jibrayel demande aussi au gouvernement "de nommer un préfet spécialement en charge de cette compagnie" et à Bruno Le Roux "de créer une commission spéciale, avec des députés qui travailleront en urgence sur cette question".

Les gamins de 7-8 ans, ils ne me parlent plus de l'OM, ils me parlent des meurtres. Est-ce qu'on peut se complaire de cette situation ?

Le député veut prendre ses distances avec une autre proposition semblable qu'avait formulée Samia Ghali, il y a bientôt un an.

La sénatrice, également candidate à la candidature à la mairie de Marseille avait alors demandé à l'Etat d'avoir recours à l'armée pour lutter contre le crime dans la ville des Bouches-du-Rhône. "Aujourd’hui, le premier employeur des jeunes à Marseille, c’est le trafic de drogue (...) je prône le recours à l’armée pour bloquer l’accès des quartiers aux clients des dealeurs. Comme en temps de guerre, avec des barrages", avait-elle déclaré, déclenchant de nombreuses polémiques. 

De son côté, Eugène Caselli, autre candidat socialiste à la mairie de Marseille, président de la communauté urbaine de Marseille, a demandé au ministre de l'Intérieur fin juillet de classer l'ensemble de la cité phocéenne en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Une proposition qui a rapidement été rejetée par Manuel Valls. Cette sortie qui avait donné l'occasion au ministre de mettre en garde le candidat contre toute tentation de "surenchère" sur les questions de sécurité. 

 

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