"Ce n'est pas le moment" de légiférer sur la prostitution. Et Ségolène Royal est "radicalement hostile"à la suppression du délit de racolage passif.
Invitée ce mardi 5 novembre de BFMTV, la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes a doublement condamné la proposition de loi socialiste "renforçant la lutte contre le système prostitutionnel", présentée par les députés socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle, qui sera examinée à l'Assemblée nationale les 27 et 29 novembre.
Qualifiant de "réaction assez détestable" le manifeste des 343 salauds , l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 se dit "favorable à ce que l'on sanctionne la clientèle de la prostitution car 98% des prostituées sont des esclaves qui sont parfois torturées".
Mais elle s'oppose tout d'abord au timing de cet examen :
"Je pense que ce n'est pas utile en ce moment de se disperser sur des sujets polémiques.
Franchement ce n'est pas le moment d'aller mettre le débat public sur une question comme celle ci qui est une question difficile.
"
La proposition de loi prévoit notamment la création d'une amende de 1.500 euros sanctionnant le recours à la prostitution, doublée en cas de récidive. Elle prévoit également d'abroger le délit de racolage public , passif comme actif, ce qui fait bondir Ségolène Royal car cela profiterait, selon elle, aux proxénètes:
"Je suis tout à fait défavorable à cette loi et dans le contexte actuel où toutes nos énergies doivent être concentrées sur la bataille de l'Emploi et tout aussi hostile, radicalement hostile à la suppression du délit de racolage passif.
"
Une telle disposition aurait pour effet que les "prostituées vont revenir dans les rues. Et qui va en profiter? Les proxénètes", a-t-elle ajouté.
Une prise de position de Ségolène Royal en opposition frontale avec la promesse de campagne de François Hollande voulant supprimer ce délit de racolage passif qui "conduit à repousser la prostitution dans des zones peu accessibles pour les associations".
Et une sortie de Ségolène Royal en complète contradiction également avec la position de son ancienne porte-parole en 2007, devenue ministre des Droits des Femmes, dont elle est restée proche : Najat Vallaud-Belkacem.
Edit à 23h avec le rappel des positions de François Hollande et NVB