B-E-T-A-N-C-O-U-R-T versus B-E-T-T-E-N-C-O-U-R-T : le coup de com' de l'avocat de Sarkozy

Publié à 09h10, le 23 novembre 2012 , Modifié à 15h23, le 23 novembre 2012

B-E-T-A-N-C-O-U-R-T versus B-E-T-T-E-N-C-O-U-R-T : le coup de com' de l'avocat de Sarkozy
Ingrid B-E-T-A-N-C-O-U-R-T et Liliane B-E-T-T-E-N-C-O-U-R-T. (Photos MaxPPP)

BOULETTE / COUP DE COM' -"C'est une confusion à peine croyable" s'étonne Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, ce vendredi 23 novembre en recevant Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy.

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy est ressorti jeudi soir du Palais de justice de Bordeaux, sous le statut de témoin assisté, sans avoir été mis en examen à l'issue d'une audition de douze heures, clou de l'enquête des juges d'instruction chargés de l'affaire Bettencourt.

"Cette affaire n'existe plus" assure ce vendredi son avocat sur les ondes d'Europe 1. Pour Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy est "un témoin qui n'a assisté à rien", un témoin "soulagé".

Or, un détail de l'audition-fleuve fait beaucoup parler ce vendredi matin.

Comme l'écrit Le Figaro, le juge d'instruction aurait  confondu dans l'agenda de Nicolas Sarkozy, à la date du 5 juin 2007, la milliardaire Liliane Bettencourt avec l'ancienne otage Ingrid Betancourt...

Sur Europe 1, Thierry Herzog confirme les informations du quotidien et enfonce le clou:

C'est sur un tableau qui est fait où très curieusement on indique que Nicolas Sarkozy a reçu la famille Betancourt, B-E-T-A-N-C-O-U-R-T.

Le juge fait cette mention entre parenthèses : "nom mal orthographié".

Allons, allons, le nom est bien orthographié, il s'agissait de la famille d'Ingrid Betancourt car à peine un mois après son accession à l'Elysée, le président de la République n'a qu'une obsession, celle de pouvoir obtenir la libération d'un otage français.[...]

Et venir lire comme nous l'avons lu pendant des mois qu'il y avait des rendez-vous secrets à l'Elysée, que Nicolas Sarkozy s'était immiscé dans l'affaire Bettencourt, B-E-T-T-E-N-C-O-U-R-T, c'est une honte. 

Le juge Gentil l'a reconnu et l'a acté. 

Enième bluff ?

C'est un peu plus compliqué que cela ...

Effectivement, on trouve bien trace de ces rencontres Sarkozy-Betancourt, avec un a, à l'Elysée, notamment dans cette dépêche de l'AFP, relayée par Libération.fr.

Le 5 juin 2007, Nicolas Sarkozy, à l'Elysée depuis un mois, y recevait bien Mélanie Betancourt, Astrid Betancourt et Fabrice Delloye, soit la fille, la soeur et l'ancien mari d'Ingrid Betancourt, pour faire un point sur la situation de l'otage.

Ce rendez-vous qui intervenait, comme le raconte bien l'AFP, au lendeman de la décision du président colombien Alvaro Uribe, de libérer le chef guérillero des FARC Rodrigo Granda.

Problème ?

Si les faits avancés par Herzog sont vrais, il omet de préciser qu'il s'agit, de la part du juge Gentil, non d'une bourde ou d'une boulette, ainsi que l'avocat de Nicolas Sarkozy essaye de le faire croire, mais d'une vérification tout ce qu'il y a de plus normale, comme le raconte notamment Alain Acco, sur europe1.fr :

[Lors de l'audition de jeudi à Bordeaux, le juge Gentil] a repris point par point l'agenda de Nicolas Sarkozy et s'est attardé sur une série de rendez-vous estampillés "Betancourt" et "Bettencourt".

Le juge d'instruction a alors cherché à vérifier l'objet de ces rendez-vous, potentiellement suspects en raison de formulations très proches.

Une procédure tout à fait classique, d'autant que les rencontres pouvant prêter à confusion ont été nombreuses : la visite de Nicolas Sarkozy au domicile des Bettencourt, en février 2007, la venue de la milliardaire à l'Elysée, en novembre 2008, ou encore les nombreux rendez-vous avec le procureur de Nanterre.

Par ailleurs, le conseil de l'ancien chef de l'Etat reconnait que la veuve d'André Bettencourt est bien venue à l'Élysée :

Reçue un quart d'heure, le 5 novembre 2008. [...] On imagine le président de la République abuser de la faiblesse de madame Bettencourt ? C'est injurieux.

Edit, 15h20: article mis à jour avec les précisions apportées par europe1.fr

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