Des sondages, mais quels sondages ? Utiliser les dernières estimations de vote est un exercice compliqué.
Pour le favori, François Hollande, crédité de 16 points d'avance sur Nicolas Sarkozy dans le dernier sondage CSA, ces résultats trop bons présentent le risque de ne pas inciter les indécis à se mobiliser puisque "les jeux sont faits".
Pour son adversaire, Nicolas Sarkozy, la baisse de popularité ne renvoie pas l'image de "winner" qu'il s'efforce de donner.
La bonne technique, c'est donc d'éluder les sondages. Ou presque.
"Cinq sondages sur six me placent en tête au premier tour"
Sur bfmtv.com
Les derniers sondages de l'institut CSA sont une vraie baffe à quelques jours du premier tour. Alors que les deux favoris étaient très proches la semaine passée (chacun autour de 27%), la courbe de François Hollande s'envole (29%) et celle de Nicolas Sarkozy s'affaisse (24%).
Question : comment les candidats ont-ils réagi au lendemain de la nouvelle sur les ondes?
Pour François Hollande sur France Inter, le sujet est absolument à éviter : une trop forte popularité de l'aidera pas à convaincre les indécis ou les abstentionnistes.
Avec de si bons résultats, ces derniers ne cèderont plus à l'argument du vote utile.
Le socialiste préfère donc balayer la question, et réitère son appel au vote :
Vous avez des sondages qui sont contradictoires, sur les ordres d'arrivée, sur les écarts ...
Donc la meilleure façon de prendre une décision c'est de venir voter.
Pour Nicolas Sarkozy, sur BFM TV, l'argument des sondages contradictoires marche aussi, mais pas pour la même raison.
Etre bas dans les estimations, c'est perdre son image de "winner" surmotivé, son "charisme".
Sa mission a donc été de mettre en avant les autres sondages : ceux qui le placent en tête.
Mais avec un petit air de ne pas y toucher, évidemment :
Ce sondage est contradictoire avec tous les autres puisque tous les autres me donnent devant.
Mais peu importe ... Ca n'a pas de sens de comparer. (...)
Il y a quelques temps on me disait: "Vous ne seez même pas au second tour". Maintenant cinq sondages sur six montrent que je suis en tête au premier tour.