Sortir de l'euro: tous en Alsace!

Publié à 11h03, le 13 décembre 2011 , Modifié à 15h50, le 26 décembre 2011

Sortir de l'euro: tous en Alsace!
Le marché de Noël de Mulhouse. (Wikimedia)

Dans un rapport très complet, le think-tank libéral l'institut Montaigne détaille mardi les effets sur l'économie française de la sortie de l'euro, comme le propose Marine le Pen. Dévaluation, hausse de la dette, hausse du chômage, hausse des prix... Le tableau est catastrophique. Seule l'Alsace, à cause de sa proximité avec l'Allemagne, pourrait en tirer quelques (très maigres) avantages. Explications. 

  1. Pourquoi l'Alsace ?

    Les auteurs du rapport sur la sortie de l'euro prennent comme hypothèse de travail que si la France sort de l'euro, la zone toute entière se désintègre. L'Allemagne verrait alors sa monnaie chuter, tout comme le Nouveau Franc. 

    Cette nouvelle donne forcerait la France et l'Allemagne a redéfinir les contrats commerciaux qui les lient. On peut tout a fait imaginer dans une telle situation le retour des droits de douane, par exemple. 

    Mécaniquement, les régions frontalières comme l'Alsace bénéficieront d'un lien privéligé avec le pays voisin, surtout quand il s'agit d'un partenaire de taille comme l'Allemagne.  Alors que la région Provence-Alpes-Cote-d'Azur serait handicapée, car voisine de l'Italie. En effet, l'Italie, déjà très endettée, souffirait encore plus que la France d'une sortie de l'euro. 

    EXTRAIT DU RAPPORT 

    Certaines zones géographiques frontalières seraient potentiellement avantagées (comme l’Alsace, par exemple, compte tenu de la proximité avec l’Allemagne) et d’autres désavantagées, si la zone Euro se désagrégeait (comme la région Provence Alpes Côtes d’Azur, compte tenu de sa proximité avec l’Italie).

  2. Sortir de l'euro coûterait 9 000 euros par personne

    Sur Institut Montaigne

    Sortir de l'euro nous couterait 9 000 euros chacun, estime l'Institut Montaigne.Pourquoi ? Car plusieurs dizaines voire plusieurs milliers d'emplois seraient supprimés. La France serait aussi endettée que l'Italie. Le think-tank détaille sur des dizaines de lignes le cercle infernal dans lequel la France serait embourbée. 

    • L'Institut Montaigne part de l'hypothèse qu'un franc vaudra un euro actuel. Nous subirons une  dévaluation de 20%. Après quelques mois d'euphorie et d'exportation facile, nous déchanterons. Car notre dette, toujours libellée en euro, coutera donc 20% de plus. 
    • Les épargants, anticipant la dévualation du Nouveau Franc, retireront leur argent des banques. Les banques prêteront donc moins facilement aux Etats comme aux particuliers. Les taux d'intérêt augmenteront. 
    • Les banques, devenues frileuses, ne prêteront plus aux entreprises. L'Etat devra investir pour soutenir ces entreprises. Ce qui provoquera encore une hausse de la dette. Pour compenser, l'Etat devra soit augmenter les impôts, soit supprimer des dépenses (aides sociales, salaires des fonctionnaires...) 
    • Sans compter que si la France sort de la zone euro, les autres pays de l'Europe le feront aussi probablement. Et il ne serait pas inenvisageable de voir revenir les droits de douane. Sortir de l'Union Européenne permettrait d'économiser environ 6 milliards d'euros. Un détail devant l'échelle des pertes annoncées. 

    Lire le rapport entier ici (accessible pour les non-économistes) ou ci-dessous :Sortir de l'euro : quelles conséquences ? Institut Montaigne

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