Si Benoît Hamon a évité de battre le pire score pour un candidat socialiste à une présidentielle, ses 6,20% le 23 avril dernier, couplés d'un lâchage en règle par une bonne partie du PS, l'ont tout de même fait reconnaître une "sanction historique légitime" dont il a assumé "pleinement la responsabilité". Pour les législatives, le PS risque de se retrouver de nouveau pris en étau entre La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et En Marche ! d'Emmanuel Macron. Le parti de la rue de Solférino est-il mort pour autant ? Sans aller jusque là, Stéphane Le Foll estime, ce mardi 2 mai dans un entretien au Parisien, que "c'est la fin du PS tel qu'il a vécu jusqu'ici" :
"Je pense que c'est la fin du parti tel qu'on l'a vécu jusqu'ici. Il va falloir se réinventer. Il faudra y réfléchir après les législatives. Dans le moment présent, il faut rester rassemblés et responsables. Sinon, on risque l'éclatement général.
"
Pas question donc de se remettre en question avant le scrutin des 11 et 18 juin, pour le porte-parole du gouvernement qui pense à une reconstruction de plus grande ampleur. Ce fidèle hollandais ne désespère pas de trouver un successeur à l'incarnation de la synthèse (comme un certain François Hollande), et plus précisément "le retour à une ligne qui est le socialisme démocratique" :
"Il faut essayer de retrouver une position centrale au sein du PS ! Ce parti aurait dû se situer durant cette campagne dans une forme de synthèse entre Benoît Hamon et Emmanuel Macron. Il va falloir regarder les choses avec beaucoup de lucidité et de responsabilité. [...] Il faut simplement essayer d'imposer le retour à une ligne qui est le socialisme démocratique.
"
Le ministre de l'Agriculture, qui n'avait pas pris position entre le candidat du PS et celui d'En Marche ! pendant la campagne présidentielle, le dit aujourd'hui sans ambiguïté : il "voter[a] Macron" face à Marine Le Pen, dont il "veu[t] la défaite". Et il dit ne pas comprendre les réticences d'une partie de la gauche à voter dimanche prochain pour l'ancien ministre de l'Économie. "Dans le cas présent, l'expression de certains leaders, qui ne clarifient pas leur position, provoque un doute", déplore-t-il à propos de Jean-Luc Mélenchon (sans le citer).
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