Taxe à 75% : l’opposition, mais aussi la gauche, crient à l’amateurisme

Publié à 12h17, le 30 décembre 2012 , Modifié à 12h17, le 30 décembre 2012

Taxe à 75% : l’opposition, mais aussi la gauche, crient à l’amateurisme
Nathalie Kosciusko-Morizet et François Baroin. (Reuters)

ELEMENT DE LANGAGE – L’opposition a trouvé son créneau pour attaquer le gouvernement après la censure du Conseil constitutionnel de la taxe à 75% : dénoncer l’amateurisme de Jean-Marc Ayrault et de son équipe. Une critique qui trouve également écho à gauche.

Amateurisme. Le mot est lancé, l’élément de langage repris. C’est donc sur ce point que l’opposition a décidé d’attaquer le gouvernement suite à la censure de la taxe à 75% par le Conseil constitutionnel.

Florilège des réactions.

>> François Baroin, dans le JDD du dimanche 30 septembre, n’utilise pas le terme d’amateurisme mais le sous-entend fortement, jugeant cette mesure "mal préparée" :

Mal préparée, cette mesure est inadaptée à un pays comme la France.

Et l’ancien ministre des Finances d’en profiter pour souligner le tournant social-libéral de François Hollande :

François Hollande a opéré un tournant de la rigueur au mois d’août. Il a fait en trois mois ce que François Mitterrand a fait en deux ans.

>> Jean Arthuis, ancien ministre de l’Economie et vice-président de l’UDI, dans le Parisien de ce dimanche, estime que les Sages ont sanctionné l’amateurisme du gouvernement :

C’est la sanction de l’aveuglement dogmatique du gouvernement et d’une certaine façon la sanction de son amateurisme.

>> Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne porte-parole de la campagne élyséenne de Nicolas Sarkozy, considère elle aussi, sur Europe 1, que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a fait preuve d’amateurisme :

Ce qui frappe d'abord, comme dans beaucoup de décisions du gouvernement, c'est l'amateurisme.

Cette proposition, elle n'était pas dans le projet de Hollande. Il l'a sortie en pleine campagne présidentielle, le 27 février, sans prévenir ses plus proches collaborateurs.

>> Samedi déjà, l’élément de langage avait été utilisé tant par l’UMP que par le Front national avec Christian Estrosi et Florian Philippot.

>> Christian Eckert, rapporteur socialiste du Budget à l’Assemblée nationale, a répliqué quant à lui ce dimanche au Républicain Lorrain, défendant la majorité :

Il n’y a aucun amateurisme et le caractère confiscatoire de cette taxation dénoncé par la droite est un mensonge qui me met en colère.

À aucun moment le jugement du Conseil constitutionnel ne le dit… En sept mois nous avons pris une centaine de décisions budgétaires et fiscales. Trois ou quatre seulement ont été annulées. Ça n’est peut-être pas encore la révolution fiscale, mais nous avons déjà fait beaucoup.

>> Des socialistes reviennent également sur cette censure, critiquant le manque de préparation de la mesure, en off, dans le Parisien. Ainsi, "un socialiste" exprime-t-il ses regrets :

Cela n’a pas été assez mûri.

Tandis qu’un autre élu PS enfonce le clou, toujours anonymement :

Tout ça n’était pas au point, pas réfléchi.

Et un député socialiste d’ajouter : 

On savait que cela posait problème. Mais le gouvernement était prisonnier des engagements de campagne de François Hollande.

 

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