Jusqu’à 16 heures, quand je pense qu’un député socialiste se trompe, quand je pense que sa voix peut manquer au président de la République, j’essayerai de le convaincre.
Bruno Le Roux n'accepte aucun rebelle. Invité de Canal Plus ce 9 octobre, à quelques heures du vote sur le traité budgétaire européen, et alors qu'une poignée de députés socialistes menacent encore de voter contre, le président du groupe PS à l'Assemblée maintient la pression. Avec la bonne vieille technique du chantage.
En substance, ceux qui voteront contre le traité budgétaire européen devront se débrouiller avec leur conscience :
Ce qu’on retiendra ce soir c’est s’il y a une majorité claire pour soutenir le président de la République. Et je dis à tous les parlementaires de gauche que c’est leur rôle aujourd’hui de le soutenir.
Si politiquement il n’y avait pas cette majorité claire, alors ceux qui n’ont pas voté le texte porterait une grave responsabilité.
Et d'ajouter qu'il est "grave en début de quinquennat", pour "un premier vote solennel" de ne pas soutenir son président.
Le 3 octobre, le groupe socialiste s'est rassemblé pour un avant-vote solennel sur le traité, une sorte de dernier pointage avant le vote final de ce 9 octobre. Au total, treize députés se sont prononcés contre et deux se sont abstenus. Ce sont ceux-là que Bruno Le Roux veut convaincre une dernière fois.
Pendant sa campagne pour le traité, le président du groupe socialiste a maintes fois usé d'autorité, notamment en envoyant une lettre comminatoire à ses députés. Le Lab s'était procuré le document [lire notre article à ce sujet ici].
Comme l'explique Europe1, les voix de l'UMP, des centristes et des socialistes farorables suffiront à faire passer le traité sans encombre. Mais Bruno Le Roux espère que tous les députés PS se plieront à la discipline du parti pour afficher leur soutien inconditionnel au gouvernement.