"La France doit respecter la démocratie." Thierry Mariani, député UMP des Français de l’étranger, notamment ceux d’Ukraine et de Russie, s’est dit, ce 13 décembre sur France 2, "très choqué par la manière dont sont présentés les événements en France depuis quelques semaines".
Il y a deux mois, le gouvernement Ianoukovitch avait décidé de signer l’accord d’association. Tout le monde trouvait ce gouvernement remarquable.
Maintenant, j’entends dire qu’il faut lutter pour la démocratie. Mais l’Ukraine est un pays démocratique. Le gouvernement de Monsieur Ianoukovitch, je le rappelle, a été élu démocratiquement, avec des élections validées par l’OSCE.
L’Ukraine, divisée entre une opposition pro-européenne et un gouvernement pro-Russe, connait des heurts et des manifestations depuis plusieurs jours. Pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, il faut "laisser l’Ukraine choisir calmement".
Mais surtout, il dénonce les différentes pressions qui pèsent sur le pouvoir ukrainien. Côté russe, et côté Union européenne.
Les pressions russes sont inadmissibles, mais les pressions plus feutrées de l’Union européenne le sont aussi.
Une critique également portée par Hélène Carrère d’Encausse, spécialiste de la Russie et membre de l’Académie française, dans Le Point du 12 décembre :
Si les pressions de Poutine sur l’Ukraine ne sont guère acceptables, celles plus feutrées de l’Europe ne le sont guère davantage.
Pour Thierry Mariani, en outre, le choix qui s’offre à l’Ukraine n’est pas si cornélien. Le député UMP explique comprendre que le regard de Kiev se tourne plus vers Moscou, dont la proposition est plus avantageuse que le contrat d’association voulu par Bruxelles.
Enfin, est-ce qu’il n’y a pas une petite escroquerie dans la présentation qui est faite ? On propose à l’Ukraine d’adhérer à l’Union européenne ? Bien sûr que non. On lui propose un vague accord d’association.
A l’inverse, la Russie leur propose une union douanière. Je fais partie de ceux qui peuvent comprendre la position du gouvernement ukrainien, qui regarde avant tout son intérêt.
Jeudi 12 décembre, L'Union européenne a de son côté proposé à l'Ukraine de préparer une feuille de route pour la mise en œuvre de l'accord d'association, à condition que Kiev s'engage "clairement"à le signer.
Quant aux Etats-Unis, ils ont ouvertement pris parti en Ukraine pour l'opposition pro-européenne, poussant cette ex-république soviétique dans les bras de l'UE dans un affrontement à distance aux airs de Guerre froide avec la Russie.