Le député radical de gauche de l’Allier, Gérard Charasse, a déposé une proposition de loi "visant à substituer, dans les communications publiques, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain »".
"Des formes substantivées censées désigner la trahison"
L’Histoire est parfois cruelle. Depuis la Seconde guerre mondiale, la ville de Vichy est associée au régime politique du Maréchal Pétain. Une assimilation qui a suffisamment duré pense le député Radical de gauche de l’Allier – département où se situe Vichy – Gérard Charasse.
L’élu a ainsi déposé à l’Assemblée nationale, le 10 octobre, une proposition de loi "visant à substituer, dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain »".
Dans l’exposé des motifs, Gérard Charasse, cousin de Michel Charasse, ancien ministre et actuel membre du Conseil constitutionnel, s’explique sur le fondement de sa démarche :
Depuis plus de cinquante années, diverses appellations utilisant le nom de la ville de Vichy servent à désigner le régime de l’Etat français né du vote du 10 juillet 1940.
Le député, qui dénonce "l’utilisation du nom de la ville de Vichy dans un sens négatif (…) allant jusqu’à prendre des formes substantivées censées désigner la trahison ou l’esprit de capitulation", développe :
Après l’appel du 18 juin du général de Gaulle, cette ville a accueilli le deuxième acte de résistance : celui des quatre-vingts parlementaires qui ont refusé d’installer un régime d’exception et xénophobe.
Afin que ce second événement prenne le pas dans l’expression, comme il l’a pris dans l’Histoire, sur la seule installation du régime de l’État français à Vichy, il convient d’inciter, dans les textes d’origine privée, et d’obliger, dans les textes officiels, la substitution d’une dénomination de nature à rappeler le mode d’avènement de ce régime et son caractère autocratique à celles se référant à la ville de Vichy.