Un député socialiste favorable à la préférence européenne en matière militaire

Publié à 07h26, le 30 décembre 2013 , Modifié à 07h27, le 30 décembre 2013

Un député socialiste favorable à la préférence européenne en matière militaire
Nicolas Bays, député socialiste (Maxppp).

IDÉE PAS SI NEUVE - Dans une tribune publiée ce lundi 30 décembre dans le Figaro, le député socialiste Nicolas Bays défend l'idée d'une préférence européenne dans le domaine militaire.

Pour des raisons stratégiques et économiques, il faut, selon lui, que l'Union européenne mette en place un Buy European Act, sur le modèle américain du Buy American Act lancé par Roosevelt et son New Deal. 

De ce fait, il me semble plus qu'urgent de mettre en œuvre une certaine forme de préférence européenne en ce qui concerne les investissements militaires. En effet, si notre industrie ne peut se reposer sur un marché intérieur fort et attractif, comme peuvent le faire les entreprises américaines, par exemple, elles ne seront plus en mesure d'investir et nous perdrons des compétences ainsi que des emplois.

"L'Union européenne doit rapidement se doter d'un "Buy European" dont les modalités sont à inventer", écrit le parlementaire socialiste. Précisant, comme pour se protéger de tout procès en anticapitalisme : "Un tel dispositif n'est donc pas une atteinte intolérable au libéralisme", puisqu'appliqué aux Etats-Unis. 

Une manière de défendre ainsi … une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy. Pendant l'élection présidentielle, le candidat de l'UMP, et chef de l'Etat, avait promis lors de son discours à Villepinte de faire pression sur l'Europe pour créer ce Buy European act et mettre en place des règles de réciprocité.

  

Plus tard dans la campagne, interrogé sur la "préférence nationale" défendue par Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy avait également répondu par la "préférence communautaire" : 

Je suis pour la préférence communautaire, mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être pour la préférence nationale.

Mais la proposition n'est pas neuve. Déjà, en 1993, Elisabeth Guigou la formulait sur fond de crise commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe. A droite, c'est Christine Lagarde qui recommandait une idée semblable dans sa feuille de route au ministère de l'Economie en 2010.

En 2005, un rapport du Sénat traitait la question de la préférence communautaire. Les sénateurs indiquaient alors que la "préférence communautaire" n'est pas un principe fondateur de l'Union." Et ajoutaient même que dans le Traité de Rome, texte fondateur de la Communauté économique européenne, le 6e alinéa du préambule va à l'encontre de cette idée : 

Les Chefs des États membres (...) désireux de contribuer, grâce à une politique commerciale commune, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux, (...) ont décidé de créer une Communauté économique européenne... 

Le seul article faisant référence à une "préférence naturelle" entre les États membres, l'article 44-2 du même traité, a été abrogé par le traité d'Amsterdam, précisent les sénateurs. 

 

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