Un député UDI va présenter une proposition de loi pour pénaliser la quenelle de Dieudonné

Publié à 12h52, le 30 décembre 2013 , Modifié à 08h02, le 31 décembre 2013

Un député UDI va présenter une proposition de loi pour pénaliser la quenelle de Dieudonné
Meyer Habib, député UDI, à l'Assemblée nationale (Maxppp)

Le député des Français de l'étranger Meyer Habib va se saisir de la quenelle de Dieudonné pour présenter un texte de loi contre ce geste. C'est ce qu'annonce le député des Français de l'étranger sur son compte Facebook

Il déclare l'avoir annoncé sur "la première chaîne de télévision israélienne" et prépare une proposition de loi (il parle de projet de loi, ndlr) pour pénaliser ce geste qualifié de "salut nazi": 

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Ce soir j'ai annoncé sur la première chaîne de télévision israélienne que dès la rentrée parlementaire, je préparerai un projet de loi pour que soit pénalisé le nouveau salut nazi et antisémite de Dieudonné qu'est la "quenelle". Cela prendra peut-être un certain temps, mais la France ne peut plus tolérer sans réagir ces nostalgiques du IIIe Reich.

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>> Mise à jour, 15h00 :

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J'ai soutenu le gouvernement, il n'y a pas d'opposition de droite ou de gauche sur des sujets aussi sensibles. C'est ni plus ni moins que le nouveau salut nazi.  C'est évidemment un geste antisémite. Alors que les derniers survivants de la Shoah sont encore en vie, c'est terrible. 

J'en ai informé Jean-Louis Borloo, qui me soutient totalement. J'ai aussi tenu informé Manuel Valls de ma démarche. 

(...) 

Le texte n'est pas encore prêt, j'ai fait l'annonce hier, et il s'agit de ma première proposition de loi. Mais je souhaite que cela aille vite, en janvier, si possible. Il faut une proposition intelligente, sans trop les victimiser, sans les mettre en dehors du système, mais on ne peut pas continuer à se taire. 

(...) 

Il faut que le geste devienne un délit, de la même manière que le salut nazi. Il y a quelques années, ça ne voulait rien dire ce geste, mais aujourd'hui clairement ça signifie quelque chose. Il en parle clairement, on voit des images devant Auschwitz, devant le mémorial, devant le mur des lamentations. 

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[Edit 31 décembre] Interrogé sur cette future proposition de loi, Manuel Valls n’a pas dit s'il la soutiendrait mais n'a pas écarté l’idée d’interdire le geste de la quenelle, qu’il définit comme un "geste nazi inversé" :

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Je suis favorable à tout ce qui peut empêcher cette haine de se déverser. Et ce geste lui-même est un geste de haine, antisémite. Tous ceux qui le font ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas qu’ils font un geste antisémite, un geste nazi inversé.

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La "quenelle" de Dieudonné est défendue par ses partisans comme un potache salut "antisystème", mais ses détracteurs la considèrent comme un inquiétant signe de ralliement antisémite, popularisé par un humoriste plusieurs fois condamné pour ses propos sur la Shoah et les juifs.

Ce geste devenu symbole de la "Dieudosphère" - bras et main tendus vers le sol, l'autre bras replié touchant l'épaule - Dieudonné l'exécute en mai 2009 sur une affiche de la liste "antisioniste" qu'il conduit aux européennes.

Cette initiative parlementaire fait suite à la "quenelle" de Nicolas Anelka. "C'est un provocateur reconnu, et en assumant sa "quenelle", il a montré qu'il soutenait les plus grands antisémites français", écrit à son propos le député de l'UDI. 

Si la signification de la "quenelle" est discutée, certains associent clairement ce geste à la communauté juive, en l'exécutant devant des synagogues et jusque dans le camp d'Auschwitz, ou comme l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, vieux complice de Dieudonné, au milieu du mémorial de la Shoah à Berlin.

Le geste peut donc être à la fois entendu comme "un geste antisystème tout court" et un "geste antisystème dirigé contre un complot juif", analysait dans le Journal du dimanche Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite.

Dans le même temps, son épouse a déposé la marque "quenelle", selon plusieurs journaux. Et ses avocats ont porté plainte avec constitution de partie civile contre le président de la Licra Alain Jakubowicz, pour avoir déclaré qu'à ses yeux la "quenelle"était un "salut nazi inversé".

 

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