Un journaliste doit-il accepter d'être décoré ?

Publié à 16h02, le 01 janvier 2012 , Modifié à 08h39, le 02 janvier 2012

Un journaliste doit-il accepter d'être décoré ?
La croix d'officier de la Légion d'honneur. (Maxppp)

Après tant d'autres (liste infinie...) Éric Brunet est honoré par une Légion d'honneur. Notre blogueur Guy Birenbaum trouve que c'est intenable pour un journaliste.

  1. Épinglé !

    Je n'ai jamais compris comment des journalistes pouvaient accepter d'être décorés par un pouvoir quel qu'il soit.

    Du coup, comme ce dimanche matin, après des flopées d'autres, Éric Brunet (de chez RMC) a été épinglé, l'occasion est bonne de (re)lancer le débat sur ce sujet. Je précise que le problème n'est absolument pas politique et qu'il dépasse la personne de cet heureux épinglé du 1er janvier 2012. Une légion d'honneur remise par n'importe quel autre pouvoir/ministre me semblerait tout aussi incongrue et inacceptable. Mais après tout, Brunet ne se retrouve-t-il pas dans la même promotion que Salma Hayek ou Stone & Charden ?

    Comme le disait le grand Erik Satie : "Il ne suffit pas de refuser la Légion d'Honneur; encore faut-il ne pas la mériter !"

  2. Pour aller plus loin

    Récompense pour service (d'information) rendu ou collusion suspecte avec le pouvoir en place, la Légion d'honneur nourrit des relations compliquées avec le métier de journaliste.

    En 2009, deux journalistes, Françoise Fressoz (alors chef du service politique du Monde, aujourd'hui éditorialiste du quotidien du soir) et Marie-Eve Malouines (chef du service politique de France Info) refusent d'être décorées de la Légion d'honneur.

    Les explications de Françoise Fressoz (communiqué à l'AFP)

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    Rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l'écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l'obligation de refuser cette distinction.

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    Pour autant, comme le souligne le site Acrimed, la liste des journalistes qui, ont, eux, accepté cette distinction, est extrêmement longue.

    Pour tenter de comprendre les motivations de ceux qui acceptent d'être décorés par le pouvoir, Rue89 avait, en 2009, recueilli le point de vue de Sylvie Pierre-Brossolette, éditorialiste au Point et récompensée de la Légion d'honneur en 2007 (elle était à l'époque rédactrice en chef du Figaro Magazine).

    EXTRAIT

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    Ma ligne est très simple, elle se résume en trois points : la Légion d'honneur ne se demande pas, ne se refuse pas, ne se porte pas.

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    Rue89 avait également sollicité Anita Hausser, elle aussi décorée en 2007, lorsqu'elle était chef du service politique de LCI.

    EXTRAIT

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    Pour moi, c'est une distinction, une très belle décoration et une reconnaissance de mon honnêteté professionnelle. Sur ce plan-là, je n'ai pas à rougir, et je vous assure que ça ne m'a jamais empêchée de poser les question qu'il faut ou de formuler les critiques adéquates.

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    Voir l'intégralité de cet article sur Rue89.com

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