C’est un lieu qui agite les débats politiques en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le Mémorial des enfants juifs exterminés d’Izieu, dans l’Ain, a de nouveau fait (bien malgré lui) parler de lui ce vendredi 7 octobre. En cause, les propos du chef de file FN dans la région, Christophe Boudot. Comme l’a rapporté Le Scan du Figaro, le responsable frontiste a critiqué la subvention accordée à une association gérant la maison d’Izieu lors de l’émission "Face à Face" diffusée sur la chaîne Télé Lyon Métropole :
"Nous avons toujours voté contre ce genre de subvention parce que ça aboutit à une forme de repentance, toujours la même. Je ne suis pas opposé du tout à subventionner la question mémorielle. Il en faut. Mais la maison d’Izieu, c’est un petit peu trop politisé et un peu ‘too much’. On s’en est servi pour faire acte de repentance.
"
"Vous y êtes déjà rendu ?" interroge ensuite le journaliste. "Non, jamais", répond sans sourciller Christophe Boudot, qui n’a par ailleurs pas précisé à quel "acte de repentance" il pensait.
Selon Le Scan, l’ancienne tête de liste frontiste aux régionales, qui a reçu la pré-investiture du FN pour les législatives, a aussi expliqué durant cette émission pourquoi son parti aurait taillé dans les aides régionales distribuées à l’association par la région :
"Nous, nous l’aurions fait si nous étions au pouvoir. Parce que nous considérons que toutes ces choses mémorielles ne doivent pas être sur-subventionnées. Laurent Wauquiez est assez équilibré sur le subventionnement de toutes ces maisons mémorielles. Elle (l’association gérant la maison d’Izieu, ndlr) avait un budget très important, trop important à mon avis.
"
En mai dernier, Laurent Wauquiez avait initialement l'intention de retirer 40 000 euros de subventions (20 000 euros toutefois selon l'élu de droite) au mémorial (sur les 240 000 euros attribués), avant de faire marche-arrière devant les critiques. Le président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait justifié son changement de position le 21 mai sur Facebook : "Oui, la Région fait des économies et l’assume après tant d’années de gaspillage de l’argent public. Mais la Région ne le fait pas sur n’importe quoi, et ne le fera pas sur la transmission de notre mémoire". Aucune raison politique, donc, du côté des Républicains, mais seulement un motif économique.
Ce vendredi après-midi, Christophe Boudot s’est néanmoins "excusé" sur Twitter après ses propos polémiques. "Mal informé sur cette question, j’ai commis une erreur d’appréciation. Je tiens à m’en excuser", a-t-il écrit.
Maison d'Izieu : mal informé sur cette question, j'ai commis une erreur d'appréciation. Je tiens à m'en excuser.
— Christophe Boudot (@ChBoudot) October 7, 2016
Le responsable frontiste n’est toutefois pas à son premier coup d’essai. En novembre 2015, il avait ainsi expliqué pourquoi il aurait été pétainiste en 1940. Comme une étrange obsession pour cette période.