Cambadélis avertit : "Alain Juppé à la primaire, c’est Marine Le Pen aux législatives"

Publié à 12h33, le 08 octobre 2016 , Modifié à 12h46, le 08 octobre 2016

Cambadélis avertit : "Alain Juppé à la primaire, c’est Marine Le Pen aux législatives"
© GUILLAUME SOUVANT / AFP

Jean-Christophe Cambadélis s’en prend régulièrement à Alain Juppé. Le maire LR de Bordeaux n’est pas la seule cible du Premier secrétaire du PS : il y a bien Nicolas Sarkozy, le Front national ou encore les frondeurs. Mais il demeure l’une de ses préférées aux côtés bien sûr d’Emmanuel Macron. Pour une raison simple : ils sont les deux candidats (déclaré pour l’un, putatif pour l’autre) les plus menaçants pour François Hollande car ils attirent dans leurs filets des électeurs de gauche déçus du quinquennat.

Ce samedi 8 octobre dans Le Figaro , le patron du PS revient sur LA polémique du moment à droite : des électeurs de gauche pourraient venir squatter la primaire organisée par LR. Et voter pour Alain Juppé pour faire barrage à Nicolas Sarkozy. Jean-Christophe Cambadélis explique pourquoi il ne croit pas à ce scénario :

 

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Alain Juppé n’est pas à ce point menacé qu’il déclenche une avalanche de parjures contre les valeurs de la gauche pour la sauver. Et puis Alain Juppé à la primaire, c’est Marine Le Pen aux législatives… Car si Nicolas Sarkozy est trop à droite pour la France, Alain Juppé est nulle part. Trop centriste sur l’identité pour la droite, trop ultra-libéral sur le social pour la gauche. Et je comprends que Marine Le Pen, dans ces conditions, l’épargne.

 

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Une fois de plus, après avoir prophétisé l’explosion du PS si François Hollande n’allait pas à la primaire , Jean-Christophe Cambadélis joue les oiseaux de mauvais augure. L’idée : dissuader les électeurs de gauche d’aller voter à la primaire de droite pour celui qu’il croient être le meilleur candidat. Car selon le député de Paris, si Alain Juppé remportait la primaire, s’en suivrait une victoire du Front national aux législatives. Si l’on suit son raisonnement, les électeurs de droite seraient déboussolés par le positionnement politique de l’ancien Premier ministre, trop au centre sur l’identité, et se tourneraient donc vers Marine Le Pen.

Et on l’a compris, Jean-Christophe Cambadélis, qui veut défendre à tout prix la candidature de François Hollande, est moins adepte du "tout sauf Sarkozy" que du "rien sauf Hollande".



[BONUS TRACK]

Les sondages sont mauvais pour François Hollande, mais cela n’empêche pas les fidèles du Président de croire encore à ses chances en 2017. Jean-Christophe Cambadélis fait ainsi partie de ceux qui souhaitent très fort une candidature du chef de l’État. Pour cela, le patron du PS est prêt à tout pour défendre son bilan, d’où cette déclaration inattendue dans la même interview au Figaro :

 

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François Hollande, dans ce quinquennat, je l’ai vu tomber amoureux de la France et des Français.

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Le numéro un socialiste assure qu’un "malentendu s’est installé", et que François Hollande a "cherché à rassembler [les Français], parfois au détriment de son propre camp".

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