Publié à 15h11, le 21 novembre 2016 , Modifié à 15h25, le 21 novembre 2016

Quand François Fillon "rêvait" d'un second tour face à Alain Juppé à la primaire

© Thomas SAMSON / POOL / AFP

♫ DREAMS ARE MY REALITY ♪ - Il est en position de force et auréolé d'un statut, tout nouveau pour lui, de favori. François Fillon, large vainqueur du premier tour de la primaire de la droite avec plus de 44% des voix, dimanche 20 novembre, peut-il désormais perdre face à Alain Juppé au second tour ? Lui semble convaincu que non, persuadé que son positionnement libéral économiquement et très conservateur socialement séduira cette droite en reconquête, et que sa dynamique encore inespérée il y a deux semaines le portera jusqu'à la présidentielle. 

Cette confiance dans ses chances de succès face à la ligne plus modérée du maire de Bordeaux transpire d'une confidence faite au Monde il y a un mois et que le quotidien publie ce lundi 21 novembre. Envisageant l'hypothèse alors plutôt improbable d'un duel face à Juppé au second tour, François Fillon salivait :

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Ça, ce serait le rêve

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Ralliant à lui l'électorat traditionnel de Les Républicains sans susciter de rejet semblable à celui produit par Nicolas Sarkozy, il voit sans doute s'ouvrir devant lui un boulevard qu'auront du mal à boucher l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, sa proximité avec François Bayrou et son "alternance molle" tant moquée à droite... Stratégiquement, François Fillon dispose aussi de presque 16 points d'avance sur son rival et a engrangé les soutiens immédiats de Nicolas Sarkozy (20,6% au premier tour) et Bruno Le Maire.

Momentum, reports de voix, adhésion idéologique et même sondage favorables (ce qui doit lui faire drôle) : sur le papier, ça semble plié. Reste une semaine de campagne décisive, entre meetings et JT, qui culminera avec le débat entre les deux finalistes, jeudi soir.

Quant au fond de cette opposition d'anciens chefs de gouvernement, le député de Paris l'aborde visiblement avec une grande sérénité. Le Monde cite encore ces propos de François Fillon tenus devant la presse en décembre dernier :

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La compétition avec Alain Juppé ne me dérange pas. On a une conception de la politique assez semblable. Si on doit être en compétition, ce sera à la loyale. Il n’y aura pas de mauvais coups.

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Sous-entendait-il alors qu'il aurait pu en être autrement avec Nicolas Sarkozy ?



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