Un sénateur UMP appelle l'UMP à "cesser de chasser sur les terres du Front national"

Publié à 13h25, le 29 juillet 2013 , Modifié à 13h25, le 29 juillet 2013

Un sénateur UMP appelle l'UMP à "cesser de chasser sur les terres du Front national"
(Capture - Sénat)

Coup de gueule d'un chiraquien. Philippe Bas est sénateur UMP, ancien ministre du gouvernement Villepin et ex-secrétaire général de la présidence de la République de 2002 à 2005. Et dans une tribune publiée par le Monde, il alerte son parti sur la possible porosité avec le Front national. 

"L'UMP doit cesser de chasser sur les terres du Front national", titre-t-il son texte très critique vis-à-vis de ce qu'est devenu le parti "voulu par Jacques Chirac. 

Depuis la défaite à l'élection présidentielle de 2012, elle a évité de justesse l'implosion, incapable de se rassembler autour d'une équipe démocratiquement élue, refusant de revenir sur ses erreurs stratégiques et sur l'insuffisance des réformes des dix dernières années, repoussant à plus tard le débat d'idées sur un nouveau projet, pour se contenter finalement de planter ici ou là quelques banderilles.

Mais c'est dans le rapport qu'entretient l'UMP avec le Front national que les mots de Philippe Bas sont les plus durs. Pour lui, pendant les cinq années de sarkozysme, "la ligne politique de l'UMP s'est rétrécie dans une compétition incessante avec le Front national". 

Résultat : selon lui, l'UMP est parvenue à placer le FN "au coeur du débat politique". 

A croire qu'entre les deux il y aurait une différence de degré plutôt qu'une opposition de principe. Le retournement opéré est complet par rapport à l'inspiration fondatrice du mouvement.

Ce déplacement de la ligne de l'UMP est à l'origine des défaites électorales de la droite, considère le chiraquien. "Face au FN, sur son terrain idéologique, l'UMP ne tient pas la distance", assure-t-il. Et appelle clairement à l'inventaire du sarkozysme : 

Il y a des tabous qu'il faut briser pour avancer. Celui de l'infaillibilité de la ligne politique suivie depuis six ans en fait partie.

Mais il y en a d'autres qu'il faut au contraire vénérer parce que la démocratie et nos libertés en dépendent. La droite décomplexée, c'est-à-dire la droite transgressive, c'est peut-être le Front national, ce n'est pas, ce ne peut pas être l'UMP.

Du rab sur le Lab

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