Un banquier publie sur Le Plus une tribune intitulée "Pourquoi j'ai décidé de rembourser la part de dette de mon fils". Photo d'un chèque de 26.700 euros à l'appui.
Le Lab a passé un coup de fil à l'auteur de cette tribune. Surprise : c'est un sympathisant de François Bayrou.
"Personne ne se rend compte de ce que représente concrètement la dette"
Lors d'une conférence organisée par le cercle des décideurs du Limousin dont je fais partie, je me suis rendu compte que tout le monde parle de la dette mais personne ne se rend compte, concrètement, de ce qu'elle représente.
explique Pascal Appanah, auteur de la tribune mise en ligne jeudi 12 avril par Le Plus et contacté par Le Lab.
Le jeune banquier s'est donc basé sur une projection de la dette publique d'ici la fin de l'année 2012 à partir d'un rapport de la Cour des Comptes et l'a divisé par le nombre de Français. Résultats : 26.700 euros.
D'où l'idée de faire un chèque de ce montant pour faire parler de sa tribune. Petit problème technique, le banquier militant ne dispose pas de 26.700 euros sur son compte en banque. Mais il a calculé que cela représentait 565 euros par mois pendant cinq ans.
Jouable, mais le vrai but est faire parler de mon initiative afin de faire réfléchir.
De toute façon, ce chèque n'est pas encore parvenu au Trésor Public. "Et ils ne l'encaisseront pas car mon fils n'a pas officiellement de créance." espère Pascal Appanah. "Un geste apolitique de désespoir civique" affirme-t-il au Lab.
Un passage de son texte nous a cependant interpellé :
Je refuse l’idée que nos dix candidats continuent à construire leurs programmes électoraux sur des budgets stables comme des châteaux de cartes. Ils bâtissent des projets avec des ratios tronqués et des taux de croissance intenables alors que ce sont nos enfants qui en paieront la note. Et quelle note…
Un texte contre les dix candidats, vraiment ? Pourtant, le blog sur fond orange du banquier anti-dette est largement consacré à la campagne de François Bayrou...
Interrogé par Le Lab, Pascal Appanah confirme qu'il a eu sa carte au Modem mais assure que ce n'est plus le cas. Même si, confesse-t-il :
Je garde une forte tendresse pour François Bayrou.
La réduction de la dette publique est depuis des années le principal cheval de bataille du patron du Modem.