CE MATIN, UN LAPIN - La France compte un chasseur de moins. Selon un Indiscret du Journal du Dimanche, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, grand pratiquant de ce sport, n'a pas renouvelé son permis de chasser cette saison.
Moins en forme selon ses derniers visiteurs cités par le JDD, le président auvergnat tire ainsi un trait sur l’une de ses grandes passions.
Féru de chasse, Valéry Giscard d’Estaing la pratiquait chez lui, en Auvergne, mais aussi à Rambouillet et à l’international. Sur une photo daté de 1967, publiée par Paris Match, on le voit dans la neige de sa propriété de Chanonat, dans le Puy-de-Dôme.
L’inspecteur des finances, également amateur du continent africain, s’y rendait régulièrement pour des parties de chasse en compagnie de chefs d’Etat, dont l’Empereur de Centrafrique, Jean-Bedel Bokassa.
Dans un dossier du Canard enchaîné retrouvé sur Internet - et malheureusement non daté - sur le blog d'un opposant à la chasse, on apprend d’ailleurs que les deux hommes étaient “Membres d’honneur” de la Maison de la chasse et de la nature, un “club très fermé”.
On y lit aussi que Valéry Giscard d’Estaing s’adonnait à la chasse au moins deux fois par semaine en France, notamment sur les terres de chasse présidentielle, à Marly, Chambord ou Rambouillet.
De (très) grandes parties de chasse, à en croire le chiffrage des bêtes tuées à ces occasions : 140 sangliers auraient ainsi été abattus lors d’une partie de chasse à Chambord, lors de la saison 1975-1976, et même “893 pièces à Marly, le 3 novembre 1976”, écrit le Canard enchaîné.
Mais Valéry Giscard d’Estaing a aussi chassé le bison en Pologne (fin septembre 78), le mouflon au Tibet (les 19 et 20 octobre 1980), l’ours en URSS … L’article du Canard fourmille d’anecdotes au sujet de ces chasses. Ainsi, sur l’ours soviétique :
Janvier 1964. Invité par Khrouchtchev, l'alors ministre des Finances demande à tirer un ours. C'est la période d'hibernation ? N'importe : on enfume la tanière, l'animal sort en bâillant et pan ! Giscard le fusille courageusement.
Ou sur le bison polonais :
Détail : Valéry avait bêtement oublié ses armes à Paris. Elles lui furent apportées par un Mystère 20 du GLAM (Groupe de liaisons aériennes ministérielles).
Une passion dévorante qui a d’ailleurs valu au président de la république d’être qualifié de “viandard” par un garde-chasse cité par l’hebdomadaire satirique. Il fut le dernier président de la République à s’adonner aux chasses présidentielles, qui furent définitivement abandonnées par Nicolas Sarkozy.