REPORTAGE LAB -Tous les regards se sont tournés ce mardi vers François Hollande et Nicolas Sarkozy, assis côte-à-côte dans le stade de Soweto, pour la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, décédé jeudi. Mais, à Paris, un autre ancien président de la République a rendu hommage à sa façon, seul et en toute discrètion, à l'ancien président sud-africain.
Le Lab y était.
Il est un peu plus de 17 heures, ce mardi 10 décembre, lorsque Valéry Giscard d'Estaing sort de voiture et pénètre dans l'ambassade d'Afrique du Sud, au 59 Quai d'Orsay.
Voir la vidéo :
Charles de Gaulle, Georges Pompidou et François Mitterrand ne sont plus de ce monde. Jacques Chirac est malade. Mais celui qui fut chef de l'Etat de 1974 à 1981 est toujours là. Et VGE entre dans l'ambassade pour signer le registre de condoléance.
Un petit mot manuscrit, que le Lab a pu consulter, signé par le "former President of France" : "En hommage ému au Président Nelson Mandela dont le courage et la fermeté dans l'adversité puis la tolérance et la générosité au pouvoir ont fait un exemple pour le monde entier".
Interrogé par le Labà sa sortie de l'ambassade, trente minutes plus tard, l'ancien président se souvient :
Du temps de ma présidence, il y avait l'apartheid. Je n'ai pas voulu aller en Afrique du Sud aussi longtemps qu'il y avait ce régime politique. Quand j'y suis allé une seule fois il y a maintenant 4 ans, Nelson Mandela était malade. Et je n'ai pas voulu insister.
Mais pourquoi ne pas s'être rendu à l'hommage mondial, au milieu de ses pairs, la centaine de chefs d'Etats et de gouvernement, actuels et anciens ? Réponse limpide de VGE :
Non, je n'ai pas été invité.
"Vous auriez aimé être invité?", insiste-t-on. Celui qui va avoir 88 ans en février prend un air mi-énigmatique, mi-amusé. Ses yeux pétillent et il lâche : "Pas de réponse".
Puis, redevenant bavard :
J'ai annoncé à l'ambassadrice que je viendrai à l'ambassade rendre hommage au souvenir de Nelson Mandela en raison de ses immenses qualités politiques et humaines.
Enfin, quand le Lab lui demande s'il n'aurait pas eu envie de discuter avec Jimmy Carter, président américain de 1977 à 1981, qui accompagnait Barack Obama à Soweto, VGE répond : "Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question".
Justement, sollicité par le Lab depuis lundi pour savoir pourquoi François Hollande n'avait pas invité Valéry Giscard d'Estaing avec Nicolas Sarkozy et s'il n'avait pas été tout simplement oublié, l'Elysée n'a pas souhaité répondre.
Mise à jour, 11 décembre, 12 : Pour expliquer l'absence de Valéry Giscard d'Estaing, Arnaud Leroy, député socialiste aux Français de l'étranger envoie à la baisse des dépenses publiques.
@laurentguimier@ldeboissieu@leLab_E1 Réduction des dépenses publiques oblige ! ...pseudo polémique sans intérêt.
— Arnaud Leroy (@ar_leroy) 11 Décembre 2013