Les (presque) 20 % de Marine Le Pen, c'est le moment fort vécu par notre blogueuse, Delphine Dumont, dimanche 22 avril à la Mutualité. A droite, l'enjeu du second tour sera de convaincre les 6 millions de votants en faveur de la candidate du Front national.
Le salon du meuble
Il paraît que cette soirée avait pour thème la politique, mais je me suis crue au salon du meuble. Avant 20 heures, les rumeurs couraient et les journalistes télé jouaient à ceux qui savent, qui n'ont rien le droit de dire même si ça les démange surtout qu'ils sont au-service-de-l'information. Il était possible de connaître les résultats dès 18 heures pour peu que l'on soit sur Internet, mais c'est un peu comme d'ouvrir ses cadeaux de Noël avant l'heure, ça gâche la surprise.
En fait, la seule surprise a été le score de Marine Le Pen annoncée comme grande perdante par les sondages. Elle se retrouve en troisième position et triomphe bien légitimement. Il est probable qu'un jour, quelqu'un se demande ce qui amène les électeurs à choisir le FN au risque de passer pour de gros blaireaux racistes. Ce ne sera pas pour tout de suite, pour l'instant, il faut récupérer les voix, 20%, hein, Coco, ça se prend !
Les voix du FN ont d'ailleurs été le sujet du moment le plus drôle des analyses politiques que j'ai entendues ce soir. Sur BFMTV, lorsqu'a été évoqué ce que devrait faire et dire Nicolas Sarkozy pour séduire les électeurs FN, il n'était question que de populisme et de rejet de l'autre, bref, il fallait vendre son âme au diable. En revanche, pour François Hollande, il s'agissait de récupérer ces votes contestataires ou de rassurer des électeurs inquiets. L'analyse politique, c'est moins austère qu'on ne croit.
Dans les divers combats de boxe, pardon, débats organisés sur TF1 et France 2, j'ai admiré la maîtrise des différents intervenants. Ils ont tous respecté scrupuleusement le ton de cette campagne en évitant les sujets qui fâchent et les vérités difficiles. Bref, il fallait parler pour ne rien dire. Le salon du meuble, toujours...
Finalement, la seule chose qui m'ait marquée, c'est qu'Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon aient, dès ce soir, appelé respectivement à voter Hollande et à battre Sarkozy. Les scores décevants ne permettaient visiblement pas de nouvelles négociations.