BREAKING NEWS - On ne sait pas ce qui se passe. Ceci est une révolution. Préparez-vous à entendre Bernadette Chirac dire du bien d'Alain Juppé. D'habitude, ce que l'ancienne Première dame a à dire du maire de Bordeaux est du genre frisquet. Mais pas cette fois.
Interrogée sur la primaire à droite à l'occasion du lancement de l'opération Pièces Jaunes mercredi 6 janvier, elle rappelle bien sûr tout d'abord qu'elle soutient "Nicolas". "De toute façon c'est très dur d'être chef d'État. Et donc Nicolas a déjà fait un mandat, il veut y retourner et je militerai pour son succès", explique-t-elle. Avant d'enchaîner immédiatement et sans qu'on lui demande quoi que ce soit :
"Cela dit, Alain Juppé a été un des premiers et plus importants collaborateurs de Jacques Chirac. [...] Actuellement il court le terrain, il parle plus qu’avant, je pense qu’il a sa chance. En tout cas c’est un garçon extrêmement droit, extrêmement honnête et qui a de grandes qualités morales et intellectuelles. Après les Français jugeront.
"
Bigre, voilà qui est vraiment sympa. Et vraiment inhabituel, aussi. Par le passé, bien qu'étant le "meilleur d'entre nous" aux yeux de Jacques Chirac (dont il est "le fils aîné" d'après la fille de l'ex-président, Claude), l'ancien Premier ministre avait plutôt l'habitude d'en prendre plein la poire de la part de "Bernie".
Mais il y a un an tout pile, il avait tempéré : "J'ai toujours dit que j'avais le plus profond respect pour Bernadette Chirac et je crois qu'hier soir elle a dit des paroles aimables sur moi. J'étais heureux. Bien sûr. Mais ça ne m'a pas surpris du tout." À l'époque, ce qu'avait dit l'épouse de son mentor politique était tout de même mi-figue mi-raisin :
"C'est un normalien, c'est un garçon extrêmement intelligent, extrêmement doué, peut-être un petit peu froid mais ça, ça se corrige.
"
Aujourd'hui, tout ça est beaucoup plus net, beaucoup plus franc du collier. Bernadette Chirac ne va pas jusqu'à lui apporter son soutien aux dépens de Nicolas Sarkozy, ce qui serait un indéniable coup dur pour le président de Les Républicains. Mais tout de même. Elle ne le descend plus en flammes. Mieux : elle loue ses qualités "morales et intellectuelles" et sa façon de faire campagne. Et c'est déjà ça.
Alors n'allez pas vous imaginer des choses. Elle ne l'appelle quand même pas encore par son prénom, comme elle le fait avec Sarkozy. Mais ça viendra peut-être...