Cette fameuse immunité parlementaire qui permet à une candidate à la présidentielle de refuser de se rendre à la convocation d'un juge vit peut-être ses dernière heures, du moins en France. Thierry Solère, député LR et candidat à la présidence du groupe Les Républicains constructifs, UDI et indépendants (LRCUI), laisse courir l'idée qu'il pourrait déposer un amendement visant à supprimer l'immunité parlementaire.
Invité ce jeudi 22 juin de BFMTV , le député des Hauts-de-Seine formule une "proposition" :
"Ça ne sert à rien et ça entretient ce doute et ce soupçon perpétuels que la classe politique essaye de ne pas vivre comme les autres. Ça ne sert à rien, l'immunité parlementaire.
"
À voir ci-dessous en vidéo :
Thierry Solère se mue alors en prof d'histoire et rappelle que l'immunité parlementaire a été créée pour empêcher "le pouvoir central d'entraver les députés dans leur liberté d'expression". "Sinon c'est facile, pour le gouvernement, de contraindre quelqu'un. Vous lui faites des procès tous les jours, dès qu'il dit quelque chose vous lui faites des procès en diffamation et puis il ne peut plus parler", dit-il.
Puis il rapporte que, dans les faits, "dès qu'un juge d'instruction veut mettre un député en examen et qu'il a besoin de le contraindre pour éventuellement le placer en garde à vue, il demande au Bureau de l'Assemblée la levée de l'immunité et elle est automatique. Donc ça ne sert à rien", assure Thierry Solère.
Sous la Ve république, l'Assemblée nationale a dû statuer sur 47 demandes de levée d'immunité parlementaire. Sur ces 47 demandes, 17 ont été accordées, dont 8 depuis la réforme constitutionnelle de 1995. On a vu mieux comme automaticité.
Quant à savoir si Thierry Solère déposera un amendement pour supprimer l'immunité parlementaire, il ne rejette pas l'idée mais souligne qu'il en parlera avec son groupe LRCUI. Maintenant qu'il a un groupe, autant en profiter.