DÉMAGOGIE - Invité de BFMTV ce 17 septembre, Henri Guaino a dit tout le mal qu'il pensait de la sortie de François Fillon sur le vote front national. Pour l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, l'ex-Premier ministre a "jeté ses convictions à la rivière" et tombe dans "la démagogie" :
Si la rencontre avec les électeurs doit se faire au prix du reniement, au prix de la démagogie, alors on n’est pas un homme d’Etat.
Ce qu'il a fait me parait être un trait de démagogie.
En affirmant qu'en cas de duel FN/PS au second tour des municipales, il fallait voter "pour le candidat le moins sectaire", François Fillon change grossièrement de cap, estime Henri Guaino :
Depuis des mois je l’entends critiquer la droitisation de la campagne de 2012, la trop grande proximité de Nicolas Sarkozy avec certaines idées du Front national ou en tout cas de ses électeurs, (…) il a même expliqué que ça lui posait un problème moral, que c’était irréconciliable.
Et maintenant il nous sort ce qu’il nous a sorti il y a une dizaine de jours. Tout le monde peut constater que ce qu’il dit maintenant est le contraire de ce qu’il disait il y a quelques mois.
Et le désormais député des Yvelines, opposé depuis toujours au principe des primaires, considère ce revirement comme une stratégie en vue de 2016. François Fillon veut "durcir" son discours pour séduire "le noyau dur" qui le portera candidat à la présidentielle :
Il est en train de durcir son discours pour affronter les primaires qu’il a souhaité ardemment. Il sait qu’il va se tailler une popularité à court terme chez les plus durs.
Henri Guaino moque également la stratégie du "seul contre tous" lancé par François Fillon, qui a déclaré à L'Opinion qu'il était prêt à "être minoritaire dans [son] parti". De l'esbrouffe selon l'ancien conseiller :
Apparemment ce n’est pas ce qu’il cherche à faire [être minoritaire, ndlr], apparemment il essaye de flatter l’opinion pour être majoritaire à n’importe quel prix. Moi je le lis comme ça.
S’il acceptait d’être minoritaire au nom de ses valeurs, de ses principes et de ses convictions, je n’y verrais qu’une marque de dignité politique ! Simplement c’est pas le cas.
Ses convictions, il les a jetées à la rivière. Il nous a expliqué si longtemps le contraire.