Après sa sortie très contestée à droite, remettant en cause à la fois la posture du front républicain et celle du "ni-ni"à l'égard des candidats frontistes lors des municipales, François Fillon veut jouer la carte du courage. En mode "seul contre tous".
Après le désaveu d'Alain Juppé, de Luc Chatel, de Jean-François Copé, de Jean-Pierre Raffarin ou encore de Laurent Wauquiez, l'ancien Premier ministre explique dans L'Opinion de ce 17 septembre être prêt à tenir sa position, "même minoritaire". Et confirme en creux avoir fait un calcul politique en prenant "un risque" :
Je prends un risque. Je le prends en connaissance de cause.
J'accepte d'être minoritaire dans mon parti si c'est le cas.
Un argumentaire tenu en stéréo par l'entourage de François Fillon dans Le Figaro de ce mardi : "il accepte d'être minoritaire à l'UMP."
Dans L'Opinion, Ludovic Vigogne raconte que François Fillon a eu "plusieurs prises de conscience", au point de ne plus se retrouver dans les consignes données par l'UMP vis-à-vis du Front national :
On ne peut plus s'en tenir au confort de formules toutes faites.
Selon le journaliste, François Fillon estime que le front républicain ne signifie rien dans un scrutin municipal car la République n'est pas menacée quand une commune risque d'avoir un maire FN. Quant au "ni-ni", le journaliste écrit :
Avec la règle du "ni-ni"édictée par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé depuis les cantonales de 2011, François Fillon assure n'avoir jamais été à l'aise. Comment se satisfaire de se réfugier dans l'abstention ? Et puis il "n'a jamais mis FN et PS en tant que partis sur le même plan".
Le 9 septembre, François Fillon avait déclaré sur Europe 1 qu'en cas de duel FN/PS au second tour des municipales, il conseillait de voter pour le candidat "le moins sectaire".