CUISINE INTERNE – Un vote peut en cacher un autre. Pendant que l’Assemblée votait, dans une ambiance mutine, le programme de stabilité, le Sénat élisait, mardi 29 avril, un nouveau vice-président, pour remplacer Didier Guillaume, nouveau patron du groupe PS au Palais du Luxembourg à la place du néo-ministre François Rebsamen.
Ils étaient deux candidats au groupe PS pour cette fonction honorifique aux côtés de Jean-Pierre Bel, le président du Sénat : Christiane Demontès, 59 ans, et Jean-Pierre Michel, 75 ans et bien connu du Lab (voir ici ou là).
Finalement battu par la sénatrice du Rhône, Jean-Pierre Michel explique au Lab "être énervé" et que l’élection de Christiane Demontès "révèle l’idée que depuis la présidentielle, tous ceux qui ont voté François Hollande à la primaire s’arrogent le droit de se coopter". Et de se répartir les postes.
Soutien de Martine Aubry en 2011 – "c’est de l’histoire ancienne", dit-il – le sénateur de Haute-Saône vaincu attribue cette défaite à son "indépendance", tout en soulignant *sympathiquement* que la nouvelle vice-présidente de la chambre haute vient d’être battue aux municipales :
Je n’avais pas mesuré qu’étant indépendant, ne faisant partie d’aucun clan ou courant, c’était rédhibitoire. Cela a joué en ma défaveur.
Mettant en avant son mandat unique qui lui aurait conféré une grande disponibilité, ainsi que son expérience du poste, qu’il a occupé deux fois, Jean-Pierre Michel déplore que "ces méthodes introduisent au sein du groupe un état d’esprit qui n’est pas bon".
"Ça me rappelle House of Cards", conclut-il, déçu.