ENCHÈRES – Les rumeurs de remaniement se poursuivent. Et ne s’arrêtent jamais. Représentants l’aile gauche du PS, régulièrement malmenée par la ligne sociale-démocrate de François Hollande et Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg et Benoit Hamon posent leurs conditions pour rester dans la prochaine équipe gouvernementale, raconte Le Monde dans un article sur les "petites et grandes manœuvres autour du remaniement".
>> La lettre de démission de Montebourg
Poker menteur de la part du ministre du Redressement productif ? Celui dont les relations avec le Premier ministre ne sont pas au beau fixe et qui, après l’épisode de la nationalisation de Florange, avait proposé sa démission à François Hollande, continue à faire monter les enchères, comme le rapporte Le Monde.
Ainsi, selon le quotidien du soir, le troisième homme de la primaire PS de 2011 répète à ses proches que sa lettre de démission du gouvernement est prête, "en cas de gouvernement Ayrault 3". "J’attends de savoir qui est le Premier ministre, après on verra", a-t-il confié à ses proches, dont certains n’ont pas hésité à monter au front pour critiquer le pacte de responsabilité. Une tactique afin d’élargir le périmètre de son ministère ?
>> Le poids de Hamon
Leader de l’aile gauche du PS, Benoit Hamon s’est mis en retrait, médiatique, de son courant "Un monde d’avance" (UMA). Un courant qui critique également la ligne sociale-démocrate choisie par le chef de l’Etat. Mais le ministre de l’Economie sociale et solidaire, tout tourné à sa loi sur la consommation, ne pipe mot. "Benoît n’aurait jamais dû y aller, explique à Mediapart un responsable d’UMA. Surtout pour se retrouver sous-ministre parmi sept autres à Bercy."
Alors l’ex-porte-parole du PS époque Martine Aubry hésite. Et s’interroge devant ses proches, rapporte encore Le Monde qui cite le ministre :
Dans une équation de gauche, il y a forcément moi ou Arnaud dans le gouvernement pour que celui-ci conserve un peu d'équilibre. Il y aura des discussions avec le président et le Premier ministre sur les priorités de cette deuxième partie de quinquennat. Mais si j'ai le sentiment que rien ne va changer dans les orientations et que je n'ai qu'un poids marginal sur les discussions stratégiques…
La phrase n’est pas terminée, mais le message est clair.