Quand les amis d’Arnaud Montebourg critiquent le Pacte de responsabilité

Publié à 12h34, le 04 mars 2014 , Modifié à 12h34, le 04 mars 2014

Quand les amis d’Arnaud Montebourg critiquent le Pacte de responsabilité
Arnaud Montebourg (Maxppp)

Ils sont secrétaires nationaux et nationaux adjoints du PS, proches d’Arnaud Montebourg, et signent une lettre à charge contre le Pacte de responsabilité. Paul Alliès, secrétaire national adjoint du PS à la rénovation et président de la Convention pour la 6e République, créée par Arnaud Montebourg en 2001, et Dominique Herment, secrétaire national du PS au numérique, également proche du ministre du Redressement productif, se positionnent pour une politique de la demande complémentaire de la politique de l’offre prônée par François Hollande.

>> Ils ne veulent pas engager Montebourg

Dans une lettre DIDR du 25 février, qui "fait référence à l’ouvrage d’Arnaud Montebourg Des Idées et des rêves paru en 2010 avant la campagne des Primaires", ces deux proches du ministre du Redressement productif chargent à leur tour le pacte de Responsabilité. Tout en précisant bien que, "s’inspirant de l’action et des idées" du ministre, ils n’engagent pas leur chef de file.

"La position défendue par le gouvernement repose sur le constat fait dans le rapport Gallois du retard de la France sur l’économie des pays voisins", écrivent-ils avant de s’interroger sur la modalité de sa mise en œuvre législative :

La loi viendra garantir les résultats (au terme de quelle procédure ? 49-3 ou pas ?).

>> Pour une politique de la demande

Si le pacte de Responsabilité vient couronner l’idée d’une politique économique de l’offre, ces proches d’Arnaud Montebourg réclament un corollaire important sur la demande. Aussi ajoutent-ils, s’inspirant d’un "professeur d’économie, Eric Heyer", invité lors d’un séminaire de travail du 10 février réunissant Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, Michel Sapin, le ministre du Travail ainsi que plusieurs membres du PS et de parlementaires :

Le chiffrage global du nombre d’emplois créés est donc illusoire.

Ils reprennent ainsi à leur compte les doutes de ce professeur d’économie selon qui il y a un "risque de déflation si une politique de soutien à la demande n’accompagnait pas celle de l’offre contenue dans le Pacte".

>> Ils chargent le Medef

Enfin, le Medef et Pierre Gattaz sont en plein milieu de leur viseur. Déplorant que "le chiffrage du nombre des emplois, du montant des aides aux entreprises et de leurs contreparties demeure dans le flou le plus total", Paul Alliès et Monique Herment attaquent le syndicat patronal :

Le MEDEF déclare ne plus vouloir en entendre parler, pas plus que d’un quelconque Observatoire ; par contre il demande un "moratoire sur les projets de lois qui tracassent les entreprises".

Et concluent :

Dans ce contexte et en toute hypothèse, une méthode de dialogue social ne saurait tenir lieu de politique économique et sociale.

Cette méthode du dialogue est pourtant le credo économique prôné par François Hollande, Jean-Marc Ayrault et son gouvernement.

En signant un texte intitulé significativement "Il n’y a pas qu’une seule politique possible", l’aile gauche du PS, derrière Guillaume Balas (président du courant de Benoit Hamon), Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann ou encore Henri Emmanuelli, avait signé un véritable réquisitoire contre la politique économique de François Hollande et son pacte de Responsabilité. Ils sont désormais rejoints par Paul Alliès et Monique Herment.

Du rab sur le Lab

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