LES COMMÉMORATIONS, ÇA SUFFIT - Bernard Debré est bien d'accord avec le Medef : il faut supprimer deux jours fériés par an. Dans l'esprit du patronat, cette mesure permettrait, conjointement à d'autres "pistes de travail" révélées par Les Echos lundi 15 septembre (fin des 35 heures, salaire transitoire inférieur au Smic, travail du dimanche, etc.), de créer un million d'emplois.
Pour le député UMP, cette idée tombe sous le sens : "C'est évident, tout le monde le sait qu'il y a un certain nombre de jours fériés qui n'ont plus de raison d’être", a-t-il avancé sur Sud Radio ce lundi. En particulier le 15 août, jour où "il y a déjà pas grand monde qui travaille, ça ne changera donc pas grand chose". Plus surprenant en cette année marquant le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale ainsi que les 70 ans du débarquement des Alliés en Normandie : Bernard Debré serait plutôt favorable à la disparition d'une journée de commémorations de l'une des deux Guerres mondiales.
Vous avez le 8 mai, le 11 novembre, est-ce qu’il ne faut pas, comme l'avait suggéré d'ailleurs avec beaucoup de difficulté Giscard d'Estaing, mettre une journée de commémoration pour les morts des différentes guerres ? Je crois que ce serait pas mal.
Pour mémoire, le 8 mai est célébré en France pour commémorer l'arrêt des combats en Europe contre l'Allemagne nazie en 1945. Le 11 novembre est quant à lui le jour du souvenir de l'armistice mettant un terme à la Première Guerre mondiale, en 1918. Le 8 mai n'a pas toujours été commémoré de manière invariable en France. Valéry Giscard d'Estaing avait ainsi, en 1975, décidé de supprimer ce jour férié pour en faire une "journée de l'Europe" dédiée à la réconciliation franco-allemande. VGE voulait, parallèlement, transformer le 11 novembre en journée nationale du souvenir, s'attirant les foudres des associations d'anciens combattants. François Mitterrand rétablira le caractère férié du 8 mai en 1981.
Une seule journée de commémorations serait donc largement suffisante pour le député de Paris, qui est aussi le fils de Michel Debré, Premier ministre du Général de Gaulle et rédacteur de la Constitution de la Vème République.
"Jean-Pierre Raffarin avait aussi envisagé de travailler un jour férié pour les personnes âgées (la "journée de solidarité", ndlr), a poursuivi Bernard Debré. Il faudrait, très sereinement je dirais, supprimer ces deux jours fériés. Encore une fois c'est aux uns et aux autres de décider".
La journée de solidarité a été instituée en 2004, suite à la canicule particulièrement meurtrière de 2003. Il s'agit d'une journée de sept heures de travail non rémunérée pour les salariés, couplée à une cotisation pour les employeurs, le tout servant à financer les actions en faveur des personnes âgées. Le lundi de Pentecôte avait initialement été désigné comme journée de solidarité mais est redevenu jour chômé en 2008. Concrètement, le salarié voit désormais une journée de travail être retirée de sa rémunération annuelle.