"Si, depuis deux ans, on avait eu plus de vision et de méthode…" Suite au mariage entre les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, mariage auquel elle s’oppose farouchement en l’état, Martine Aubry était sorti du bois. Pour critiquer le gouvernement en général et la gouvernance de François Hollande en particulier. Sans pour autant toucher au domaine économique dans la foulée des frondeurs dont font partie nombre de ses proches. Une réaction "disproportionnée" pour le Premier ministre Manuel Valls.
Si la maire de Lille est aussi remontée, c’est que François Hollande ne lui avait pas vendu cette réforme territoriale là. "C’était une mauvaise manière, elle a vraiment eu le sentiment qu’on se moquait d’elle, qu’on la piétinait", explique au Parisien de ce lundi 28 juillet le député européen du Nord Gilles Pargneaux, un de ses proches.
Un ministre reconnait le manque de tact envers la finaliste de la primaire PS de 2011. Et regrette même que le couple exécutif ait "réveillé l’ours" :
Faire cela, c’était la provoquer inutilement. On a réveillé l’ours Aubry.
Alors que les "frondeurs" vont se réunir à La Rochelle pour demander une inflexion à gauche de la politique gouvernemental, Martine Aubry ne sera pas de la partie. Mais l’un des leaders de ces rebelles du PS, Jean-Marc Germain, est son ancien directeur de cabinet. Et il justifie la saillie de l’ancienne patronne du PS :
Elle a laissé deux ans afin que Hollande puisse mettre en œuvre ses 60 engagements. Désormais, la page à écrire est blanche.
Et elle compte bien, semble-t-il, y apporter son coup de crayon, à défaut d'avoir pu influer le dessin de la nouvelle carte de France.