Comment Razzy Hammadi tente d'expliquer sa proposition d'interdire aux députés socialistes de voter contre un texte du gouvernement

Publié à 18h34, le 20 février 2015 , Modifié à 20h30, le 20 février 2015

Comment Razzy Hammadi tente d'expliquer sa proposition d'interdire aux députés socialistes de voter contre un texte du gouvernement
Razzy Hammadi © PATRICK KOVARIK / AFP

Razzy Hammadi ne veut pas revivre le psychodrame de la loi Macron. Et pour cela, le député de Seine-Saint-Denis a une proposition simple: interdire aux députés PS de voter contre les textes du gouvernement. Une mesure que l'élu verrait bien être intégrée au "règlement du parti" lors du congrès de Poitiers, comme il le confiait au Figaro jeudi . Problème ? Cela n'est pas vraiment compatible avec la Constitution qui stipule dans son article 27 que "tout mandat impératif est nul" et que le "droit de vote des membres du Parlement est personnel." Vendredi 20 février, l'ancien président du MJS a donc été obligé de mettre un peu d'eau dans son vin.

Invité du Talk du Figaro, Razzy Hammadi s'est ainsi montré beaucoup moins catégorique:

 

Ecoutez-moi, dans le règlement du groupe socialiste, il y a la solidarité de vote. On débat entre nous, on discute, on tranche, on est pour, on est contre et au final on est censé y aller ensemble, sur la même position. [...] Maintenant la constitution est ce qu'elle est, c'est à dire qu'il y a une liberté de vote, il n'y a pas de mandat impératif.

Avant de reconnaître que ses déclarations pouvaient avoir été mal interprétées:

 

La formule prise telle quelle, hors du contexte, n'est pas forcément ce que je voulais vraiment dire, ce que je veux exprimer c'est qu'il y a une cohérence à avoir.

Et de douter de la validité de sa formule elle-même:

Le problème que l'on a c'est un problème qui est lié au fait qu'il y a une liberté de vote. Mais ensuite il y a aussi un fonctionnement de groupe. Et c'est vrai que, c'est pour ça que la formule n'est peut être pas la bonne, ça dépend des textes, ça dépend du danger qu'on fait porter.

 

Voir la vidéo:



Un rétropédalage amorcé quelques heures plus tôt dans une interview accordée au JDD.fr. Invité à préciser comment il souhaitait interdire aux députés socialistes de voter contre un texte du gouvernement, Razzy Hammadi est resté flou. Il a déclaré:

 

Je ne veux pas rentrer dans des logiques disciplinaires. C'est quelque chose qui ne m'intéresse pas. Que l'on ait un débat sur la manière dont on peut tirer des conclusions de ces positions, ce n'est pas choquant. C'est vrai qu'il est très compliqué d'avoir une règle générale, je l'avoue. Mais à partir du moment où on se met en danger perpétuellement, il y a aussi des conséquences à tirer. On a aussi besoin de cohérence. Il faut quand même réussir à trouver un juste milieu entre la solidarité d'une majorité et l'expression légitime.

Le député socialiste avait été la cible jeudi soir d'un tweet moqueur du frondeur Pascal Cherki, qui demandait si "dans la série des nouvelles règles dans le groupe PS [figurerait] l'interdiction de parole les députés ayant fait moins de 10% aux municipales." Une référence à peine voilée au 9,77% obtenus par Razzy Hammadi à Montreuil lors des dernières élections municipales.

Du rab sur le Lab

PlusPlus