Enquête de Mediapart : François Hollande a demandé à Aquilino Morelle de ne pas contacter l'AFP pour son démenti

Publié à 07h27, le 18 avril 2014 , Modifié à 10h27, le 18 avril 2014

Enquête de Mediapart : François Hollande a demandé à Aquilino Morelle de ne pas contacter l'AFP pour son démenti
Aquilino Morelle et François Hollande (montage). © Maxppp

Au lendemain de la publication de l'enquête de Mediapart accusant Aquilino Morelle, le conseiller politique du chef de l'Etat, de conflits d'intérêts et de caprices extravagants, aucun membre de l'exécutif n'avait souhaité réagir. Encore moins François Hollande ou Manuel Valls.

On apprend cependant par Europe 1 et Le Parisien ce 18 avril que le président de la République a reçu son conseiller et chef du pôle communication à l'Elysée jeudi matin dans son bureau pour évoquer l'article. De leur discussion ne ressort qu'une information : François Hollande a demandé à Aquilino Morelle de ne pas s'exprimer auprès de l'AFP pour faire son démenti, afin de ne pas impliquer la présidence de la République.

C'est donc en son nom et non comme conseiller à l’Élysée que le quinqua, ancien conseiller de Lionel Jospin, membre de la team Montebourg durant la primaire socialiste mais également proche de Manuel Valls, publiera un démenti sous forme de billet sur Facebook. Une technique du communiqué de défense sur les réseaux sociaux, qui n'oppose aucun contradicteur, déjà utilisée par un certain Nicolas Sarkozy lors de sa mise en examen pour abus de faiblesse en mars 2013 ou lors du rejet de ses comptes de campagne en juillet de la même année.

Outre ce droit de réponse sur Facebook, Aquilino Morelle a également glissé au Parisien :

C'est extrêmement déplaisant et dégradant.

Selon Mediapart, Aquilino Morelle est suspecté de conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique, comme lorsqu'il a travaillé pour un laboratoire danois en 2007 tout en étant rattaché à l'inspection générale des affaires sociales (IGAS), et sans avoir demandé l'autorisation obligatoire préalable à ce type de "ménage". Une série de caprices extravagants de la part du conseiller élyséen est également décrite dans l'enquête. Aquilino Morelle dénonce un "article alimenté par des rumeurs et des contre-vérités" et se réserve le droit de porter plainte.

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