Dans les coulisses, il reste l’un des leaders de l’aile gauche du PS. Un mentor pour beaucoup de députés. A l’Assemblée notamment. Après s’être présenté, sur BFM TV, comme le premier opposant à Manuel Valls au sein du PS, le député Henri Emmanuelli, plutôt rare dans les médias, poursuit sa campagne contre la tournure pris par François Hollande et le nouveau gouvernement.
Mais aussi contre son parti. Interviewé par Mediapart, l’ancien Premier secrétaire du parti de la Rue de Solférino et ancien président de l'Assemblée nationale n’est pas tendre avec le PS. Et de filer la métaphore sportive :
Le Parti socialiste n’existe plus, ni en attaque, ni en défense. Le Parti socialiste est devenu un parc à moutons.
"Le Parti socialiste est dans un état comateux", ajoute encore plus cinglant Henri Emmanuelli qui, déplorant que le PS n’ait pas joué son rôle dans "le plan de rassemblement de la gauche", demande des solutions radicales :
Un congrès extraordinaire ou une démission du premier secrétaire ne me paraîtrait pas inopportun.
BONUS : le Coup d’Etat permanent
Avant de devenir président de la République, François Mitterrand était *très*critique envers la 5e République et son système présidentialiste. Ce qu’il avait théorisé dans un essai intitulé "le Coup d’Etat permanent". Un titre qui correspond à la critique et au scepticisme émis par Henri Emmanuelli, sur Mediapart, envers François Hollande et sa manière de pratiquer le pouvoir élyséen.
Selon lui, on vit dans une "monarchie républicaine" avec "des coups de force permanents" :
Toutes les décisions sont prises à l’Élysée. (…) Il faut aujourd’hui bouger ces institutions : ce n’est plus possible !