L'annonce de sa nomination a fait râler à gauche : Jacques Toubon, désigné par François Hollande pour devenir Défenseur des Droits après le décès de Dominique Baudis, est contesté par une partie de la majorité.
Lui sont reprochés, notamment, deux votes à l'Assemblée nationale : contre la dépénalisation de l'homosexualité, en 1981, et contre le projet de loi sur l'abolition de la peine de mort (même s'il avait voté en faveur de l'article 1 "abolition de la peine de mort").
Des députés PS comme Yann Galut ou Alexis Bachelay s'étaient alors désolés de ce choix sur Twitter :
Faire une insomnie...passer sur #Twitter...apprendre que #Toubon serait nommé défenseur des Droits...être persuadé de faire un cauchemar...
— Yann Galut (@yanngalut) 12 Juin 2014
et
#Toubon ? l'ancien ministre #RPR de l'époque #Chirac, très années 80. Je pensais qu'il était en retraite mais non, ces mecs là jamais !
— Alexis Bachelay (@ABachelay) 11 Juin 2014
Il a pourtant reçu le soutien du député UMP Guy Geoffroy - qui dénonce une "fatwa" contre l'ancien ministre - ainsi que de Manuel Valls ou encore Bruno Le Roux. Mais Jacques Toubon s'est aussi fait son propre avocat, lors de son audition par la commission des Lois à l'Assemblée nationale.
En préambule, il avait à cette occasion expliqué qu'il serait un bon Défenseur des Droits parce qu'il était "un homme libre".
Cette audition semble avoir porté ses fruits, chez au moins un membre de la majorité : le président de la Commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas.
Selon un Indiscret publié dimanche 6 juillet dans le JDD, le député du Finistère a envoyé un texto à François Hollande pour lui indiquer qu'il changeait d'avis sur Jacques Toubon.
"Tu avais raison", commence-t-il dans ce texto envoyé pendant même l'audition de Toubon. Il poursuit :
Ce type est bien meilleur à l'oral qu'à l'écrit. Il est malin et est en train de retourner la gauche.
Y'aura-t-il d'autres convertis ? Jacques Toubon le saura lors de la publication mercredi du vote des députés et des sénateurs sur sa candidature, condition sine qua non de sa nomination.