Jean-Christophe Cambadélis accuse Alain Juppé de permettre à Marine Le Pen "de se dédiaboliser à bon compte"

Publié à 09h14, le 01 septembre 2014 , Modifié à 19h36, le 17 octobre 2014

Jean-Christophe Cambadélis accuse Alain Juppé de permettre à Marine Le Pen "de se dédiaboliser à bon compte"
Jean-Christophe Cambadélis, le 29 août 2014 © REUTERS/Stephane Mahe

CLAP-CLAP - Après l'annonce du remaniement, lundi 25 août, les appels à la dissolution de l'Assemblée nationale, voire à la démission de François Hollande, se sont multipliés. Et pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, cela fait le jeu du Front national. Dans la ligne de mire du patron des socialistes, Alain Juppé, comme il l'a expliqué lundi 1er septembre sur France Info :

Je suis très étonné des propos de monsieur Juppé, quelque part demandant que s'il y avait dissolution, le Président de la République s’en aille, ce qui permet à Marine Le Pen de se dédiaboliser à bon compte en disant : 'Moi je serai pour une cohabitation'. Bravo monsieur Juppé.

À l'UMP en effet, très peu de responsables envisagent d'accepter une cohabitation avec François Hollande en cas de victoire à d'éventuelles élections législatives. Une porte entrouverte dans laquelle n'a pas manqué de s'engouffrer Marine Le Pen. La présidente du FN, elle, est prête à prendre ses responsabilités si les Français la portent au pouvoir.

Alain Juppé avait expliqué, mercredi 27 août, ne pas croire à la possibilité d'une dissolution et qu'il refuserait de toute façon la cohabitation avec François Hollande : 

Je doute beaucoup que les députés socialistes ne se suicident et s’exposent à un raz de marée anti-socialiste à d’éventuelles élections législatives anticipées. N’oublions pas que celui qui tient les choses, c’est le Président de la République. Et pour ma part, je le dis tout clair : compte tenu des atermoiements qui ont été les siens, des changements de cap, des hésitations, toute cohabitation me paraîtrait détestable.

L'attaque de Jean-Christophe Cambadélis contre le maire de Bordeaux tranche quelque peu avec l'analyse de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur expliquait dimanche dans le JDD qu'à droite, il n'y a guère "que Juppé" qui "respecte les principes" et les "valeurs de la République" dans cette période qu'il refuse de qualifier de "crise de régime". "Il y a eu une simple crise de comportement", a-t-il expliqué.

[Bonus Track #1] "Les courants minoritaires [du PS] racolent"

Au début de son interview, Jean-Christophe Cambadélis est revenu sur le climat tendu dans lequel s'est déroulée l'Université d'été du PS s'est déroulée ce week-end.

La ministre de la Justice Christiane Taubira ovationnée par les frondeurs, Martine Aubry réclamant (et obtenant) l'encadrement des loyers pour sa ville de Lille alors que Manuel Valls avait annoncé la veille qu'il serait cantonné à Paris "à titre expérimental", et plus largement opposition frontale entre la gauche du parti et le gouvernement sur la ligne économique... Réponse travaillée du premier secrétaire à destination des frondeurs :

La Rochelle, c’est toujours la même chose. Le vendredi la presse s’affole, le samedi les courants minoritaires racolent, et le dimanche les dirigeants recollent. Et à chaque fois, c’est le même scénario. On dit : 'Ils devaient scissionner et ils se sont rassemblés'.

[Bonus Track #2] "Montebourg, c'est un très bon"

Alors qu'on lui demandait s'il accepterait d'accueillir Arnaud Montebourg si ce dernier frappait à la porte du PS pour y travailler, le patron du parti s'est dit totalement ouvert à cette éventualité :

Sans problème, c’est un très bon.



[...] Il ne l’a pas fait. Il a fait un discours très modéré à l’Université d'été [à La Rochelle, ce week-end]. S’il veut travailler c’est bienvenu.

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