MÉTAPHORE – Dimanche 6 juillet, à la veille de la conférence sociale, Michel Sapin a vanté ce qu’il appelle "la bonne finance" . Un clin d’œil au fameux discours du Bourget signé François Hollande – et inspiré par Aquilino Morelle – dans lequel le candidat se posait comme l’adversaire de la finance.
Invité ce lundi 7 juillet sur France Info, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis est revenu sur ce bon mot du ministre des Finances - et l’a nuancé sans réserve :
"Je comprends ce qu’il a voulu dire : la bonne finance, c’est nécessaire. Mais vous savez, la bonne finance, c’est comme les poissons volants : ce n’est pas la majorité de l’espèce. Aujourd’hui la finance n’aime que la finance et n’aime pas la France.
"
Dimanche 6 juillet, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Michel Sapin a déclaré : "notre amie, c’est la finance : la bonne finance." Un peu plus tard, sur BFM Politique, le ministre des Finances a expliqué son propos qui apparaissait un peu comme un enterrement du discours du Bourget. Il a ajouté :
"Nous avons besoin d’une finance qui vienne aider les entreprises françaises à se financer.
"
Ou comment dire qu'il y a une bonne et une mauvaise finance, comme il y a de bons et de mauvais chasseurs.
[EDIT 10h55] Comme on nous l'a gentiment signalé, la phrase de Jean-Christophe Cambadélis est une référence à une réplique de Jean Gabin dans Le Président, film d’Henri Verneuil écrit par Michel Audiard. Dans le film, alors qu’on lui fait remarquer qu’il y a "des patrons de gauche", Gabin, aka le président Beaufort, réplique : "Oui, et y'a aussi des poissons volants mais qui ne constituent pas la majorité du genre." L'extrait est à voir ici.
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