Faut pas le laisser tomber, Gilbert Collard, parce qu’être député, vous savez, ce n’est pas si facile. C’est en tous cas ce qu’a répété l’élu affilié FN du Gard, ce mardi 5 août, sur l’antenne d’Europe 1.
Et pourquoi est-ce si difficile ? En grande partie parce que Gilbert Collard gagnait beaucoup plus avant qu’il ne siège au Palais Bourbon. Ainsi, à en croire sa déclaration d’intérêts publiée fin juillet, le député fait partie des mieux lotis de l’Assemblée. En 2012, il a gagné 32.799 euros mensuels au titre de son activité d’avocat. En 2013, il a déclaré 16.013 euros mensuels.
Aussi, quand on lui fait remarquer qu’il gagne très bien sa vie, Gilbert Collard n’est pas d’accord, au point de s’emmêler les pinceaux dans les chiffres :
"J’ai perdu 40% de mon chiffre d’affaires depuis que je me consacre à la politique. […] Je l’ai gagné avant de faire de la politique. Depuis que je fais de la politique, mon chiffre d’affaires a baissé de 50%.
"
Alors d’accord, Gilbert Collard "ne se plaint pas". Ce qui ne l’empêche pas de demander à son intervieweur le salaire que lui gagne. "Si on prend en compte la puissance des médias dans une démocratie d’opinions, quand on voit l’affaire de Carolis par exemple, on est en droit de se dire mais 'celui qui fait la morale dans ses questions – parce qu’il y a une moralité dans les questions et c’est normal - il vit comment ? '", s’interroge-t-il.
Et puis, revenant sur son salaire à lui, Gilbert Collard ajoute : "Et puis moi, entre nous, je l’ai gagné en bossant. Moi je suis pour que le type qui bosse gagne sa vie."
D’autant que, selon lui, cette activité à laquelle il tient "énormément" lui permet d’être "un homme libre". il dit :
"Personne ne peut m’acheter. On ne m’achète pas avec un mandat. […] Moi si demain j’ai envie de dire 'merde' à quelqu’un, je le dis.
"
Mais, s’il n’y avait que le salaire - et la baisse de 40 ou 50% de son chiffre d’affaires… Gilbert Collard évoque également son activité de parlementaire. Selon le site NosDéputés.fr, il comptabilise 24 semaines de présence à l’Assemblée sur 40. Il a également siégé 19 fois en commission, rédigé cinq propositions de loi et cosigné huit.
Un bilan que le député trouve plus qu’honorable, compte tenu du nombre de parlementaires FN à l’Assemblée. "Je bosse énormément mais, quand même, si je peux me permettre : nous sommes deux. Nous sommes deux ! Ça vous échappe complétement à vous tous, les comptabilisateurs zélés. On est deux et on doit tout assumer : le relationnel, le médiatique, le juridique, le parlementaire et personne ne dit 'mais à eux deux, ils font le boulot que les autres font à 200 ou parfois à 250'. Alors je demande quand même un peu d’objectivité quand on apprécie notre travail", explique-t-il.