La guerre des droites reprend dans les Hauts-de-Seine sur fond d'élection départementale

Publié à 07h28, le 17 février 2015 , Modifié à 07h28, le 17 février 2015

La guerre des droites reprend dans les Hauts-de-Seine sur fond d'élection départementale
© KENZO TRIBOUILLARD / AFP

DOCUMENTS LAB – Il se passe toujours quelques choses dans les Hauts-de-Seine, et pas seulement entre la gauche et la droite. Cette fois, c'est à droite que les esprits s'échauffent dans le 92, et la première "victime" est Cyrille Déchenoix, ancien candidat à Asnières et conseiller général du département.

L'élu s'est vu signifier fin janvier qu'il ne serait pas le candidat de l'UMP dans le canton d'Asnières-sur-Seine. Rageant pour le conseiller général sortant. Mais le bureau politique UMP de 92 lui a préféré André Mancipoz, adjoint aux finances du maire d'Asnières, Manuel Aeschlimann.

Et ça, Cyrille Déchenoix ne l'admet pas. Lui et Manuel Aeschlimann s'étaient affrontés lors des dernières municipales. Violemment. À coup d'affiches, de contre-affiches et de vidéos accusatoires. Et puis, dans l'entre-deux tours, Cyrille Déchenoix avait apporté son soutien à Manuel Aeschlimann en échange de la promesse d'être le candidat de l'UMP lors des prochaines départementales.

Il s'était même vu adresser un courrier en ce sens, signé par Patrick Devedjian (président du conseil général des Hauts-de-Seine), Roger Karoutchi (secrétaire départemental de l'UMP 92), Philippe Juvin (maire de La Garenne-Colombes) et... Manuel Aeschlimann.



En décembre 2014, Cyrille Déchenoix reçoit un autre courrier signé Roger Karoutchi et Jean-Jacques Guillet (président du comité départemental). Voici ce qu'on peut y lire : 

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Tu peux bien entendu, dans l'attente de la décision officielle, entamer dès maintenant ta campagne en te réclamant du soutien de l'UMP.

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Et puis patatras. Le 26 janvier dernier, André Mancipoz, soutenu par Manuel Aeschlimann, a obtenu l'investiture du parti par 15 voix contre 11.

Lui, proche de Patrick Devedjian et Manuel Aeschlimann, plus proche de Nicolas Sarkozy, y voit l'illustration d'un affrontement qui le dépasse. Au Lab, il dit :

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C'est la guerre Devedjian contre Sarkozy qui reprend dans les Hauts-de-Seine. C'était cousu de fil blanc. Ils m'ont fait croire que je serai candidat pour gagner du temps et faire campagne de leur côté.

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Et Cyrille Déchenoix de cibler un responsable, Manuel Aeschlimann, "élu maire par ma décision", rappelle-t-il. Le conseiller général aurait-il été victime de trahison ? Pas du tout, rétorque au Lab l'actuel maire d'Asnières. Qui dit : 

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Si on ne le soutient pas, c'est en raison de ses qualités personnelles, ou plutôt de son manque de qualités personnelles.

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Et Manuel Aeschlimann d'estimer que c'est Cyrille Déchenoix n'a pas respecté l'accord initial puisque "plusieurs membres de sa liste ont soutenu le candidat socialiste Sébastien Pietrasanta", explique-t-il avant d'ajouter un volet légal à la situation : 

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On a appris il y a un mois qu'il était renvoyé en correctionnelle pour prise illégale d'intérêt. Il y a la présomption d'innocence mais vu qu'il a déjà été condamné pour ce même motif, on a considéré que ça pouvait être dévastateur d'un point de vue électoral.

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Cyrille Déchenoix sera quand même candidat lors des départementales. "J'y vais en tant que membre de la majorité UMP-UDI, rapporte-t-il. Après, ils sauront bien me retrouver pour m'expliquer que je ne suis pas le candidat du parti."

C'est d'ailleurs le cas. Dans une lettre datée du lundi 16 février "à l'attention des électeurs d'Asnières-sur-Seine", le président de la fédé UMP 92 explique que "Cyrille Déchenoix ne peut, en aucun cas, se prévaloir du soutien de l'UMP et utiliser le logo de l'UMP".



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