La maire UMP de Montauban est en guerre. Contre qui ? Contre l'Inspection académique qui l'oblige à inscrire à l'école des enfants de parents étrangers. Alors, mardi 16 septembre, lors de la conférence de presse de rentrée, Brigitte Barèges a vu rouge. Elle a surtout utilisé des mots *un peu* connotés politiquement tant ils sont généralement utilisés par l'extrême droite.
Voici ce qu'a déclaré Brigitte Barèges, comme l'ont rapporté Mediapart et La Dépêche du Midi :
"On arrive à des écoles où les Montalbanais de souche ne veulent plus aller, parce qu'ils se trouvent confrontés à ces difficultés.
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Et la maire UMP de citer en exemple l'école du centre "où pratiquement ils [les enfants de parents étrangers, ndlr] sont majoritaires". Elle a ajouté :
"Les directeurs sont quand même en grandes difficultés parce qu'il y a des problématiques de langues étrangères qu'il faut évidemment régler, etc. C'est un sujet qui doit être abordé avec sérénité mais avec aussi équité, et surtout sans parti pris. On sait que c'est un fait l'immigration massive. Ce n'est pas en fermant les yeux ou en imposant des ratios qui ne sont pas cohérents qu'on règlera ce problème.
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Voici la séquence en vidéo, filmée par La Dépêche du Midi :
Comme l'a rapporté le quotidien local le 12 septembre, "depuis la rentrée, 11 enfants se voient toujours refuser l'accès à l'école". Après l'intervention de l'Inspection académique, les enfants ont pu bénéficier d'une inscription provisoire "mais ils n'ont pas accès à la cantine ainsi qu'aux activités peri-scolaires", a précisé Joëlle Gréder, présidente du Centre Amar, une association d'aide aux réfugiés.
En octobre 2013, Brigitte Barèges avait refusé d'inscrire une trentaine d'enfants étrangers à la cantine, mettant en avant "le manque de moyens et l’absence d’informations". "On a besoin de vérifier les titres de séjour, d’avoir des éclaircissements de l’Etat sur la situation de tous les parents de ces enfants", avait déclaré la maire de Montauban.
Membre de la Droite populaire, Brigitte Bargès n'en est pas à sa première polémique. En février 2014, en pleine campagne des municipales, voici comment elle avait présenté Jean Tepkri, en 28e place sur sa liste et seul colistier noir : "Il est la tache de notre liste !" "Vous voyez, elle n’est pas raciste", avait ensuite tenté de déminer l’intéressé, restant sur le ton de l’humour.
En 2011, elle s'était élevée contre le mariage entre personnes de même sexe. "Et pourquoi pas le mariage avec les animaux ou la polygamie, si d’autres religions prennent le pas sur notre tradition judéo-chrétienne ?", s'était-elle interrogée.
Début septembre, le maire FN de Beaucaire Julien Sanchez s'était prononcé contre l'accueil dans les écoles de sa ville d'enfants dont la langue maternelle n'est pas le français. Pour bien se faire comprendre, le frontiste avait cité… Nabilla.