#VFI - Chaque jour, Jean-Philippe Balasse fact-checke la parole publique sur Europe 1, dans sa chronique du Vrai-Faux de l’Info .
Ce jeudi 15 janvier, il revient sur les propos du député UMP de Paris, Claude Goasguen, tenus lors des Questions d'actualité au gouvernement du mercredi 14 janvier . Cette séance a été fortement marquée par des questions liées aux attentats qui ont frappé la France la semaine dernière. A l'école, une minute de silence a été imposée dans les classes en hommage aux victimes. Claude Goasguen demande lors de cette séance des précisions sur ces faits à la ministre de l'Education nationale, tout en glissant que dans certains établissement scolaires "la mixité fille-garçon n'existe plus". Vrai ou faux ?
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C'est donc faux puisqu'il n'existe pas d'étude récente sur cette question de la mixité. Contacté par Europe 1, le ministère de l'Education nationale évoque "une rumeur". Pour retrouver des chiffres sur ce sujet, il faut se replonger dans un rapport du Sénat de 2003 .
Ce document fait un état précis des établissements où la mixité fait défaut. Pour l'enseignement primaire, "en 1999, il y avait 44 écoles non mixtes, dont 32 écoles de garçons et 12 écoles de filles, sur plus de 59.000 écoles, soit 0,07 %. Elles se rencontrent surtout dans l'enseignement privé hors contrat, soit 28 écoles sur les 44 recensées".
Quant à l'enseignement secondaire, "au niveau du premier degré, la France comptait, à la rentrée 2002, 57 collèges non mixtes, soit 0,8 % de l'ensemble des collèges, également répartis entre collèges de garçons et collèges de filles. Cette tendance est du reste à la baisse, puisqu'en 1996, il y avait 72 collèges non mixtes, soit 1 %. Tous ces collèges non mixtes sont privés, le privé hors contrat en représentant 42 %, soit 24 établissements. Les collèges non mixtes sont bien plus petits que la moyenne et n'accueillent que 0,24 % des collégiens".
Les établissements où la mixité est le moins respectée sont les lycées professionnels "avec 5,8 % de ces lycées, soit 101 établissements. L'enseignement professionnel est le seul secteur dans lequel la part des établissements non mixtes augmente, puisque celle-ci était de 4,9 % en 1996. Cette situation tient néanmoins en grande partie aux spécialités enseignées ; on compte d'ailleurs également 7 lycées professionnels publics non mixtes".
Si la photo est précise, le rapport souligne que "les statistiques permettent de repérer les écoles ou établissements qui, de fait, n'accueillent que des filles ou des garçons, sans qu'on puisse toujours savoir s'il s'agit d'une volonté délibérée ou d'un simple concours de circonstances". Autrement dit, des cours peuvent être dispensés exclusivement à des garçons ou à des filles sans volonté de la part de l'établissement.
C'est donc un faux pour le député de Paris. Chiffres obsolètes, part infime des classes concernées et une non mixité subie plutôt que voulue par les écoles, collèges et lycées sont autant d'éléments qui invalident les propos de Claude Goasguen.