MEA CULPA - "Mauvaise interprétation" et "mauvaises informations". C'est par ces mots que Nathalie Kosciusko-morizet a présenté, mercredi 4 février, ses "plus vifs regrets" après avoir affirmé lundi qu'à Mulhouse, des parents "préféreraient amener leurs enfants à la prière plutôt que de respecter les horaires de l'école publique".
Faisant valoir une conversation qu'elle avait eu avec le maire UMP de la ville, Jean Rottner, la numéro 2 de l'UMP avait pris cet "exemple très concret" pour dénoncer une "dérive radicale" de ces enfants musulmans, supposément forcés d'aller à la prière le matin avant d'arriver en retard à l'école. Ce qui s'apparentait selon elle à "une forme de maltraitance". Elle demandait en conséquence des mesures de placement des enfants pour répondre au risque de radicalisation.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, NKM revient donc sans détour sur ces "propos inexacts" :
"Ces propos sont inexacts et proviennent d'une mauvaise interprétation d'une conversation avec le maire de la ville sur la situation délicate dans laquelle se trouvent certaines de ses écoles. En réalité, les signalements pour les retards répétés en question sont le fait de parents qui, après convocation, ont expliqué que se rendant eux-mêmes à la prière, ils n'entendaient pas accompagner leurs enfants à l'heure à l'école. Je précise donc que contrairement à ce que j'ai déclaré sur la foi de mauvaises informations, seuls les parents sont concernés et aucunement les enfants. J'exprime mes plus vifs regrets aux personnes qui ont pu se sentir blessées par mes propos.
"
Lundi soir, Jean Rottner lui-même donnait une version sensiblement différente de cette conversation, auprès de Libération. Le lendemain, Rachida Dati condamnait l'idée "très grave et disproportionnée" de NKM de placer des enfants pour simple retard. L'ancienne ministre de la Justice fulminait :
"Le motif ça serait : il est en retard, donc on place des enfants ? C'est très grave, et je considère ça disproportionné. Je pense qu'on a d'autres propositions beaucoup plus importantes à faire [...] que de dire que pour un retard on place un enfant. Et il faut faire attention: vous voyez ce genre de choses qui diffuse, ça se propage et après ça refracture et ça divise les français. Donc il faut faire attention. Il faut qu'elle reprécise ses propos car si ce n'est pas le cas, faut faire attention.
"
Voilà qui est fait.