LIBERTÉ DE PAROLE - Il y a de la tension dans l’air entre Laurence Parisot et son successeur à la tête du Medef Pierre Gattaz.
Selon Le Monde, le patron des patrons a envoyé une lettre lundi 5 mai à celle à qui il a succédé. Dans cette missive, il lui demande de se taire et d’arrêter de prendre position sur l’action du syndicat, conformément à son "obligation de réserve".
Invitée du Grand Journal de Canal+ mardi 6 mai, Laurence Parisot déclare ne pas être au courant de l’existence de cette lettre :
"J’apprends tout. J’apprends l’existence d’une lettre, j’apprends cette déclaration.
"
Quant au devoir de réserve auquel l’appelle Pierre Gattaz, l’ancienne patronne des patrons lui envoie une fin de non-recevoir. Oui, elle continuera de s’exprimer comme bon lui semble :
"Il faut comprendre que le monde des chefs d’entreprises est un monde divers. Il y a plusieurs tendances. […] J’ai incarné et porté une certaine tendance, mon successeur une autre. Évidemment, j’ai toute liberté de parole sur tous les sujets que je connais plutôt bien.
"
Parmi ces sujets, il y a notamment le Smic. Mardi 15 avril, Pierre Gattaz avait milité pour la création d’un "Smic intermédiaire". "Proposer un salaire en dessous du Smic s'apparente à une logique esclavagiste", avait commenté Laurence Parisot.
Pierre Gattaz lui a donc adressé une lettre pour lui demander, gentiment mais fermement, de se taire. Voici un extrait de la lettre :
"Vous avez présidé le Medef pendant 8 ans, et, à cet égard, vous savez mieux que quiconque la nécessité de l’unité patronale dans un pays prompt à la caricature des propositions du monde des entreprises. C’est pourquoi j’ai été choqué, comme les membres du Bureau, de certaines de vos prises de positions récentes sur des sujets que je portais au titre de notre institution.
"
Et voici l’ensemble de la missive diffusée par Le Monde :
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