RECYCLAGE - La réforme territoriale est de retour à l'Assemblée nationale. Une deuxième lecture qui voit les députés à nouveau s'affronter sur le redécoupage régional de la France. Avec des arguments parfois étonnants.
Ainsi Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d'Armor et grand adepte du recyclage, a encore une fois parlé de… l'occupation et du régime de Vichy, ce jeudi 20 novembre. Voici ce qu'il a déclaré :
"Le refus constant que vous avez manifesté de mettre un terme à la funeste décision de 41, c'est quand même un paradoxe que ce gouvernement confirme la décision de Vichy.
"
Marc Le Fur faisait ici référence aux décrets de 1941 qui ont séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne. Une allusion qui a déclenché la colère de plusieurs élus, dont Hugues Fourage, député PS de Vendée qui a demandé une suspension de séance, demande appuyée par le vice-président de l'Assemblée Christophe Sirugue.
Adepte du recyclage, le député UMP avait déjà utilisé cet argument en première lecture, en juillet dernier. "J’y voyais […] la possibilité de réunifier enfin la Bretagne, de retrouver Nantes et le cinquième département, la Loire-Atlantique. Cela aurait permis d’en finir avec le décret de Vichy de 1941, qui divisa la Bretagne et lui arracha Nantes, et la Loire-Atlantique, Châteaubriant, Clisson et Guérande", disait-il à l'époque à propos de la réforme territoriale. Une idée partagée à l'époque par le député UDI d' Ille-et-Vilaine Thierry Benoit.
Dès le 2 juin, juste après la diffusion par l'Élysée de la carte présentant le redécoupage de la France en 14 super-régions, Marc Le Fur s'était indigné, toujours sur fond de collaboration. Voici ce qu'il avait dit :
"En ne faisant pas la Bretagne à cinq départements, Hollande confirme Vichy qui avait créé, en 1941, la région des Pays de la Loire.
"
Dans le projet de réforme territoriale débattu à l'Assemblée, les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire restent séparées.
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