Le député communiste Candelier et ses lourds sous-entendus sur "le grand capital apatride" et les "commandements" de l'Union européenne

Publié à 18h05, le 25 juin 2014 , Modifié à 18h05, le 25 juin 2014

Le député communiste Candelier et ses lourds sous-entendus sur "le grand capital apatride" et les "commandements" de l'Union européenne
Montage le Lab

BORDERLINE - Lourds, lourds sous-entendus du député communiste Jean-Jacques Candelier ce 25 juin, lors de la séance de Questions au gouvernement. Alors que l'élu PCF interpelle Manuel Valls sur sa politique économique, qu'il trouve trop libérale, Jean-Jacques Candelier parle successivement des "sept commandements" de l'Union européenne, et de "la purge" du "grand capital apatride". Autant d'expressions lourdement connotées, qui font pourtant rire le Premier ministre, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, et certains députés UMP, y voyant simplement un discours archaïque.


Voir la vidéo, isolée par le Lab :



Jean-Jacques Candelier commence donc son intervention en listant les "commandements" de Bruxelles. Voici des extraits de sa question :


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Monsieur le ministre des Affaires étrangères,


Demain commencera le Conseil européen chargé d'approuver les recommandations de la commission. Quels sont ces sept commandements ?



Premier commandement: aggraver l'austérité en matière de dépenses de santé, de retraite, d'allocations familiales, d'aides au logement et accélérer votre réforme territoriale anti-démocratique. 



Deuxième commandement: baisser encore le coup du travail en dépit de l'échec de cette politique qui a créé le maigre emploi depuis trente ans. [...]
Enfin, septième et dernier commandement, faire de l'école de la République une école pour les patrons.

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Conclusion, à nouveau, tout en sous-entendus du député Candelier :


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Cette purge ultra-libérale ne se fait qu'au bénéfice du grand capital apatride.

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"Grand capital apatride", une expression très connotée, élément de langage-clé récurrent des discours antisémites, qui a ému certains utilisateursde Twitte r. Interrogé par le Lab sur cette question du député Candelier, son collègue UMP Pierre Lellouche a cette phrase :


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On est pas loin des protocoles des sages de Sion.

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Lorsqu'il était maire de Paris, Bertrand Delanoë s'était emporté contre l'emploi de cette expression lors d'un Conseil de Paris, y voyant "des choses gravissimes", et faisant clairement le lien avec la Shoah :


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Capital apatride, c'est le pire dans le langage de certains français dans l'histoire.



L'étoile jaune, c'est une tâche indélébile sur l'âme française. L'étoile jaune, c'est quand on envoie à la mort quelqu'un en raison de son identité.

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"Le grand capital apatride" avait également été employé par un certain Jean-Marie Le Pen  lors des privatisations de Lionel Jospin. Mais cette expression était, à l'époque, dirigée (et là réside toute l'ironie de l'histoire) contre le Parti communiste français, parti de Jean-Jacques Candelier, qui avait à l'époque accepté ces mesures. 


Interrogé par le Lab sur cette question, l'entourage de Jean-Jacques Candelier, qui a co-rédigé le texte, nie tout sous-entendu antisémite et parle de "coïncidence malheureuse" :

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Ça n'a rien à voir. Nous on s'est basé sur un article du Figaro sur les sept recommandations de l'UE pour rédiger leur question. Quand il parle de grand capital apatride, c'est tout simplement les marchés financiers ne font pas dans le patriotisme économique, dans le cas d'Alstom, par exemple.

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Officiellement, rien à voir, donc :

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Ce n'était pas du tout dans l'angle, et ce n'est pas intentionnel

"

Jean-Jacques Candelier s'est d'ailleurs ému à la fin de sa question au gouvernement de "la montée de l'extrême-droite" en France, conséquence selon lui de la politique trop libérale du gouvernement. 

Du rab sur le Lab

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