RESSOURCES HUMAINES - La mairie de Cogolin cherchait un nouveau chargé de communication. Le maire FN de la ville, Marc-Etienne Lansade, l'a trouvé : il s'agit de Julien Langella, co-fondateur du groupuscule d'extrême droite Génération Identitaire, mouvement de jeunesse des identitaires.
Le collectif de citoyens cogolinois Place Publique l'annonce sur son site, comme l'a repéré Les Inrocks, lundi 3 octobre. Sous le titre "Alerte 'gens d'un groupe identitaire' à Cogolin", le collectif (porté par l'ancien candidat sans étiquette aux municipales Francis José-Maria) s'inquiète de cette nomination :
"Après un maire inconnu venu de Neuilly, un premier adjoint révoqué de la police municipale cannoise, un directeur de cabinet parisien, un conseiller en urbanisme issu du clan Balkany, une société de communication du QG de Marine Le Pen, voici un chargé de communication fiché à la DCRI pour activisme d’extrême droite et hooliganisme… Ce n’est pas vraiment la 'reprovençalisation' annoncée qui est en marche, mais bien la machine de guerre de Marine Le Pen qui tisse sa toile à Cogolin, loin des intérêts de ses habitants.
"
Loin de ses accusations, Marc-Etienne Lansade assume totalement sa décision. Ainsi explique-t-il aux Inrocks :
"Ça ne me pose aucun problème, c'est un garçon très bien. [Génération Identitaire] a une image négative pour vos lecteurs, mais pas pour mes électeurs.
"
Ce n'est d'ailleurs pas lui qui est allé chercher Julien Langella, mais bien l'inverse. Le nouveau chargé de com' de la ville explique en effet aux Inrocks avoir proposé ses services à la mairie :
"C'est près de chez moi, et je suis totalement en phase avec le projet de la municipalité et avec les idées de Marc-Etienne Lansade. Je pense que les aspirations identitaires du peuple français sont bien représentées par le Front national [auquel il a adhéré au mois de mai, ndlr], qui de surcroît est un parti qui a du succès et qui a donc des chances de pouvoir mettre en place ses idées.
"
D'après Les Inrocks, l'ancien identitaire "affirme ne pas voir changé ses idées" pour rejoindre le parti de Marine Le Pen. Créé en 2012, le groupuscule se présente sur son site comme une "barricade" sur laquelle se dresse la jeunesse "en guerre" pour la défense de "son identité" :
"Nous appelons la jeunesse à relever la tête : face à la racaille, face à ceux qui veulent fliquer notre vie et nos pensées, face à l'uniformisation des peuples et des cultures, face au raz de marée de l'immigration massive, face à une Ecole qui nous cache l'histoire de notre peuple pour nous empêcher de l'aimer, face à un prétendu vivre-ensemble qui vire au cauchemar.
"
L'organisation prend comme marqueur historique la bataille de Poitiers, lors de laquelle les armées menées notamment par Charles Martel ont repoussé l'envahisseur Sarrazin. Génération Identitaire en a même fait un slogan :
"732, souviens-toi de Charles Martel.
"
Un événement encore commémoré sur Twitter par Julien Langella samedi 25 octobre :
C'était il y a 1 282 ans jour pour jour et l'enjeu est le même : vaincre ou disparaître. Réveillons-nous. #Poitierspic.twitter.com/CyoifaNcOG
— Julien Langella ن (@JulienLangella) 25 Octobre 2014
Le nouvel employé de la mairie faisait notamment partie des identitaires interpellés par la police après avoir occupé le chantier de la grande mosquée de Poitiers en octobre 2012. Libération révélait alors qu'une vingtaine d'entre eux, dont Julien Langella, faisaient l'objet d'une "fiche 'S' (pour Sûreté de l’Etat) à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) pour activisme d’extrême droite et hooliganisme."
Génération Identitaire s'est également fait remarquer pour ses "tournées de sécurisation" en K-Way jaunes dans diverses villes de France, en particulier dans le métro.
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