Marc-Etienne Lansade a 40 ans. Le maire FN de Cogolin, dans le Var, n'était donc pas né en mai 1968 mais il sait quand même très ce qu'est l'idéologie soixante-huitarde. Il a même une opinion sur le sujet, donnée sans faux-semblant vendredi 3 octobre au quotidien Var Matin. Voici ce qu'il dit :
"À pied, à cheval ou en voiture, j'emmerde la dictature des soixante-huitards qui ont décidé de faire disparaître des auteurs au prétexte qu'ils sont des intellectuels de droite.
"
Marc-Etienne Lansade fait référence à la polémique de l'été à Cogolin. Le maire souhaitait en effet baptiser un parking Maurice-Barrès, du nom de l'écrivain de droite nationaliste. Proche de Charles Maurras, Maurice Barrès avait fait partie des antidreyfusards les plus violents. "Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race", avait-il écrit dans Scènes et doctrines du nationalisme.
Pas de quoi chagriner Marc-Etienne Lansade. L'élu FN se justifie :
"Et puis, il faut arrêter, je n'ai pas choisi les noms de Céline ou Brasillach. Barrès n'est pas un écrivain antisémite. Et ses écrits remontent à une période bien antérieure à la Shoah.
"
D'ailleurs, le premier édile de Cogolin prévient : "J'ai des amis juifs et la première personne qui me traite d'antisémite, je l'attaquerai en diffamation", dit-il à Var Matin.
Fin juillet, face à la polémique, Marc-Etienne Lansade avait décidé de ne pas renommer le parking en question. Du moins pour le moment . "J'ai habité toute mon enfance à deux pas de la rue Maurice-Barrès à Neuilly", avait-il encore expliqué.
Fin septembre, le maire s'est opposé à la tenue dans sa ville d'un spectacle de danse orientale. "On est en Provence, pas en Orient et s'ils veulent vivre comme en Orient, les frontières sont ouvertes", avait-il dit, cité par le Huffington Post.